Catégorie : Affaire du Siècle

  • CP / Justice climatique : l’Etat néerlandais contraint de réduire ses émissions de GES avant la fin 2020 dans une décision historique

    Communiqué de presse – 20 décembre 2019.

    Ce vendredi 20 décembre, la justice a définitivement donné raison à l’association Urgenda et les 886 citoyen-nes néerlandais-es co-demandeurs-esses en reconnaissant l’obligation de l’Etat néerlandais de réhausser son ambition en matière de lutte contre le changement climatique. La Cour Suprême de la Haye a confirmé les jugements favorables rendus par le Tribunal de district de La Haye en 2015 et par la Cour d’appel de La Haye en 2018, ordonnant à l’Etat néerlandais de prendre toutes les mesures additionnelles pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 25% d’ici fin 2020, sur le fondement des articles 2 et 8 de la Convention européenne des Droits de l’Homme.

    “La Cour d’appel a décidé à juste titre que l’État néerlandais a une obligation définitive, en vertu de la Convention européenne des droits de l’Homme, d’atteindre un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 25% d’ici la fin de 2020 par rapport aux niveaux de 1990″, ont déclaré les juges de la Cour Suprême. En 2018, les émissions de GES néerlandaises avaient seulement diminué de 15% par rapport à celles de 1990 : l’Etat dispose désormais d’un an pour faire des choix drastiques, impliquant probablement la fermeture de centrales à charbon, notamment celles construites en 2015 et 2016. 

    La décision de la justice néerlandaise se fonde sur les articles 2 et 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui consacrent le droit à la vie et au respect de la vie privée et familiale. Les juges ont estimé que le respect et la protection de ces droits fondamentaux obligent l’Etat néerlandais urgemment à rehausser son ambition climatique. C’est également l’un des fondements de l’Affaire du Siècle face à l’inaction de l’Etat français. 

    Pour Mary Robinson, ancienne Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et ancienne présidente d’Irlande : « Après les négociations des Nations Unies sur le climat à Madrid, l’urgence d’accroître nos efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ne pourrait être plus claire. Nous courons un risque réel de ne pas respecter nos engagements au titre de l’accord de Paris et de déclencher des souffrances humaines indicibles. Ce jugement de la plus haute juridiction des Pays-Bas affirme que les gouvernements ont l’obligation juridique, ainsi que l’obligation morale, d’augmenter de manière significative leur ambition en matière de changement climatique. Nos droits humains en dépendent ». 

    Pour Marie Pochon, Secrétaire Générale de Notre Affaire à Tous, qui a assisté à l’audience ce matin“Cette décision historique montre que le recours à la justice est un outil effectif aux mains des citoyen-nes, nous permettant, face à l’incapacité de nos gouvernant-es à prendre la mesure du défi climatique, de les contraindre par le droit à l’action, et par là même, de protéger nos droits. Notre Affaire à Tous, née en 2015 après le premier jugement d’Urgenda, porte l’ambition en France de ce mouvement mondial pour la justice climatique, alliant citoyen-nes mobilisé-es dans les rues et les tribunaux. L’Affaire du Siècle, que nous avons initié l’an dernier avec 3 autres organisations, et qui célébrait ce mercredi son premier anniversaire, attend encore une réponse de l’Etat, qui devra désormais se défendre de son respect de la CEDH malgré encore +4,5% de hausse des GES en 2018” 

    LIRE le jugement de lA cour suprême en anglais

     

    CONTACT PRESSE :

    • Marie Pochon, Secrétaire Générale – 06 52 26 19 41 -marie.pochon@notreaffaireatous.org
    • Cécilia Rinaudo, Coordinatrice Générale – 06 86 41 71 81 -cecilia.rinaudo@notreaffaireatous.org 

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  • Cartographie des Témoins du climat

    Cartographie des Témoins du climat

    Devenez témoins de l’urgence climatique en France !

    Pour son premier anniversaire, l’Affaire lance un appel à témoignages sur les effets des changements climatiques en France.

    Un an après le lancement de l’Affaire du Siècle, aucune réaction de l’État et aucune décision à la hauteur du défi climatique n’est constatée. Et pourtant, les rapports scientifiques rappelant l’urgence à agir n’ont pas manqué en 2019… Face à l’urgence, attendant toujours la réponse formelle de l’État au recours, nous entendons poursuivre la mobilisation pour ouvrir les yeux de l’État et le pousser à agir.

    Parce que les impacts du changement climatiques sont déjà visibles en France et nous affectent toutes et tous, les citoyen-nes sont appelé-es à se porter #TémoinDuClimat pour construire une cartographie inédite des impacts des changements climatiques en France. Des canicules qui tuent, et brûlent les récoltes, à la sécheresse du sol qui fissure les maisons, à l’érosion des côtes, en passant par la fonte des glaciers, et les forêts qui disparaissent, nous sommes toutes et tous témoins ou victimes directs des changements climatiques…

    Vous aussi, partagez les changements que vous observez (hausse des températures, multiplication des événements climatiques extrêmes, plantes et animaux perturbés…) et décrivez de quelle façon vous êtes impactés (dans votre vie quotidienne, sur votre logement, votre santé ou vos revenus).

    Ensemble, alertons les pouvoirs publics de la gravité de la situation afin que l’Etat réponde à notre recours juridique, et surtout qu’il agisse. Nous voulons lui montrer que des citoyens partout en France souffrent déjà de son inaction. L’union fait la force, c’est bien les 2,3 millions de signataires qui ont donné autant de puissance à l’Affaire du Siècle. Alors plus nous serons et plus notre message sera entendu !  

    Je témoigne sur la cartographie

    Certains de ces témoignages pourront être intégrés au dossier juridique par les avocats de l’Affaire du Siècle (sous réserve de votre accord)

    Explication en vidéo


    Lire le communiqué de presse

    Lire le dossier de presse

    Ils et elles ont témoigné

    Nous sommes maraichers bio et nous observons la nature dans notre quotidien. La sécheresse a laissé place aux inondations. Les insectes se font rares. J’ai peur pour notre projet agricole, pour nos revenus, pour l’avenir de nos enfants.

    Héloise, 47 ans, Caubon-Saint-Sauveur

    En 20 ans, j’ai affronté trois tempêtes. Pour moi, le changement climatique – avec l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles, la hausse des températures des mers et la progression de l’érosion du littoral -, c’est déjà maintenant.

    Jean-François, 70 ans, Saint Pierre d’Oléron
  • CP / A l’occasion de son premier anniversaire et face à l’inaction de l’Etat, l’Affaire du Siècle lance un appel à témoignages sur les changements climatiques en France

    Communiqué de presse – 18 décembre 2019.

    Le 18 décembre 2018, Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France lançaient l’Affaire du Siècle, en annonçant leur volonté d’attaquer l’État français en justice pour inaction face à l’urgence climatique. En quelques semaines, cette initiative inédite recevait le soutien colossal de plus de 2 millions de personnes, signataires de la pétition lancée pour l’occasion. Un an plus tard, aucune réaction de l’État et aucune décision à la hauteur du défi climatique n’est constatée.  Et pourtant, les rapports scientifiques rappelant l’urgence à agir n’ont pas manqué en 2019… D’après les estimations des quatre organisations, au rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre constaté depuis 2015, la France atteindrait les objectifs qu’elle s’est fixés avec un retard de plus d’un tiers de siècle… Décidées à poursuivre la mobilisation pour obtenir gain de cause, les quatre organisations placeront l’année 2020 sous le signe des témoignages citoyens pour créer une cartographie inédite des impacts des changements climatiques en France.

    Un an après, c’est le retard du siècle ! 

    Interpellé fin 2018 sur ses graves manquements pour résoudre la crise climatique, l’État plaidait non coupable en février 2019 par la voix de François de Rugy, alors ministre de la transition écologique et solidaire. Dans son courrier de réponse adressé aux quatre organisations, le ministère estimait en faire déjà beaucoup sur la question. L’urgence climatique a été décrétée. La neutralité carbone à horizon 2050 a été inscrite dans la loi énergie-climat votée en septembre 2019, mais sans rehausser l’objectif de -40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030. Non seulement c’est insuffisant au regard de l’Accord de Paris, mais également incohérent puisqu’Emmanuel Macron soutient dans ses discours un objectif plus ambitieux de -55% d’ici à 2030 au niveau européen. En réalité, au rythme de réduction des émissions constaté depuis 2015, la France n’atteindrait chacun de ces deux objectifs avec un retard de plus d’un tiers de siècle (1)  :

    • Si on se réfère à l’objectif européen, la réduction de -55 % en 2030 serait atteinte en France en 2059, soit avec 29 ans de retard.
    • La neutralité carbone prévue en 2050 serait obtenue en 2093, soit avec 43 ans de retard.

     Se fixer des objectifs plus ambitieux sans se donner les moyens d’accélérer, c’est tout le problème de l’inaction climatique qui nous conduit tout droit vers le retard du siècle.Ce retard est inconcevable alors que les signes du dérèglement climatique se multiplient : canicules (record absolu de 46°C atteint dans l’Hérault en juin 2019), récoltes endommagées ou perdues, mortalité exceptionnelle de certaines forêts, nappes phréatiques asséchées, érosion des côtes due à l’élévation du niveau des océans, fonte des glaciers, mais aussi inondations, tempêtes et leurs conséquences sur les populations (décès, habitats détruits, anxiété face à l’avenir…).

    Les citoyen-nes appelé-es à se porter #TémoinDuClimat pour construire une cartographie des impacts des changements climatiques en France 

    Face à l’urgence, attendant toujours la réponse formelle de l’État au recours, Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France entendent poursuivre la mobilisation pour ouvrir les yeux de l’État et le pousser à agir. Pour ce faire, elles lancent dès ce 18 décembre un grand appel à témoignages avec l’ambition de construire la cartographie inédite des impacts des changements climatiques en France selon le point de vue des citoyens. 

    En effet, selon l’ONERC (Observatoire national sur les effets du changement climatique), 62 % de la population française est exposée de manière forte ou très forte à des risques climatiques. 

    Face à l’urgence, attendant toujours la réponse formelle de l’État au recours, Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France entendent poursuivre la mobilisation pour ouvrir les yeux de l’État et le pousser à agir. Pour ce faire, elles lancent dès ce 18 décembre un grand appel à témoignages avec l’ambition de construire la cartographie inédite des impacts des changements climatiques en France selon le point de vue des citoyens. En effet, selon l’ONERC (Observatoire national sur les effets du changement climatique), 62 % de la population française est exposée de manière forte ou très forte à des risques climatiques.

    En effet, selon l’ONERC (Observatoire national sur les effets du changement climatique), 62 % de la population française est exposée de manière forte ou très forte à des risques climatiques. 

    Qui peut témoigner ? Comment faire ? 

    Tous les citoyennes et citoyens témoins ou victimes directes des changements climatiques sont invité.es à s’exprimer sur les réseaux sociaux avec le #TémoinDuClimat ou sur le site de l’Affaire du Siècle. 

    Toute personne peut partager les changements qu’elle observe (hausse des températures, multiplication des événements climatiques extrêmes, érosion des côtes, plantes et animaux perturbés…) et décrire de quelle façon elle est impactée (sa santé, son logement, perte de revenus, vie quotidienne et préoccupation sur l’avenir…). Ces témoignages constitueront une cartographie inédite de la situation climatique en France. 

    Certains de ces témoignages pourront être intégrés au dossier juridique par les avocats de l’Affaire du Siècle (sous réserve de l’accord des témoins). 

    Tous les citoyennes et citoyens témoins ou victimes directes des changements climatiques sont invité-es à s’exprimer sur les réseaux sociaux avec le #TémoinDuClimat ou sur le site de l’Affaire du Siècle. Toute personne peut partager les changements qu’elle observe (hausse des températures, multiplication des événements climatiques extrêmes, érosion des côtes, plantes et animaux perturbés…) et décrire de quelle façon elle est impactée (sa santé, son logement, perte de revenus, vie quotidienne et préoccupation sur l’avenir…). Ces témoignages constitueront une cartographie inédite de la situation climatique en France.Certains de ces témoignages pourront être intégrés au dossier juridique par les avocats de l’Affaire du Siècle (sous réserve de l’accord des témoins).

    Certains de ces témoignages pourront être intégrés au dossier juridique par les avocats de l’Affaire du Siècle (sous réserve de l’accord des témoins). 

    (1) Retard calculé de façon indicative en projetant le rythme de réduction linéaire constaté depuis 2015 sur les années à venir (à partir des données du projet de deuxième Stratégie Nationale Bas Carbone par le ministère de la Transition écologique et solidaire). Détails dans le dossier de presse, partie “La France face au retard du siècle”. 

    Témoigner pour l’Affaire du Siècle : 

    laffairedusiecle.net/temoin-du-climat 

    #TémoinDuClimat 

    CONTACTS PRESSE 

    FNH : Paula Torrente – 07 87 50 74 90 – p.torrente@fnh.org 

    Greenpeace France : Aude Schmuck – 06 33 58 39 46 – aude.schmuck@greenpeace.org 

    Notre Affaire à Tous : Cécilia Rinaudo – 06 86 41 71 81 – cecilia@notreaffaireatous.org 

    Oxfam France : Michael Luze – 06 63 63 40 08 – luzemichael@yahoo.fr

  • L’Affaire du Siècle : qui sont les signataires de l’appel le plus soutenu de France ?

    En signant l’Affaire du Siècle, c’est donc à l’État que les signataires demandent de prendre ses responsabilités sur le climat. 98% des répondant·e·s affirment : « Je fais des gestes pour le climat à mon niveau mais il faut aussi que l’État agisse » et précisent que «les petits pas du gouvernement sont insuffisants par rapport à l’urgence ».

    L’inaction des Etats ne doit pas condamner des générations entières à subir le réchauffement climatique partout dans le monde ! 

    Qui sont les signataires de l’Affaire du Siècle ?

    Une forte représentation des moins de 35 ans : Vous êtes plus jeunes que la moyenne des Français.es (42 % de moins de 35 ans, 23 % de moins de 25 ans et 20 % de lycéen.e.s ou étudiant.e.s). Les jeunes veulent décider de l’état de la planète ainsi que de leur propre avenir ! Par son inaction climatique, l’Etat condamne toute une génération qui sera privée d’avenir. 

    Vous agissez déjà pour le climat : Sur les dix actions proposées dans le sondage, les répondant.e.s déclarent en réaliser en moyenne plus de sept « très souvent ou souvent » avec notamment : recycler, privilégier l’achat de produits de saison, bio et locaux, limiter sa consommation d’énergie à domicile, les voyages en avion ou la consommation de viande.

    Les répondant.e.s adhèrent largement à l’idée qu’il faut contraindre les entreprises en priorité. Ils estiment que seule la contrainte législative est efficace pour contraindre les entreprises (96%), les collectivités (91%) et les citoyen·ne·s (72%) à agir pour le climat.

    L’Affaire du Siècle se place au-delà des clivages politiques : Près d’un.e répondant.e sur deux est à gauche ou très à gauche ; les autres se disent ni à gauche, ni à droite voire sont au centre ou à droite. Par ailleurs, près de 60 % des répondant.e.s n’ont pas participé aux marches pour le climat.

    Les résultats de ce sondage sont un signal de plus au gouvernement : il est temps que l’Etat prenne ses responsabilités, alors que les signataires font déjà beaucoup à leur niveau !

    Nous ne sommes pas dupes face aux discours politiques non suivis d’effets ! 

    Face au réchauffement climatique qui touche prioritairement les femmes, les pays pauvres qui verrons leur population contrainte de migrer pour survivre, les plus précaires qui subiront et subissent déjà de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique et les jeunes qui seront privés d’avenir, nous ne resterons pas les bras croisés ! 

    Cette initiative représente pour la quasi-totalité des répondant.e.s « l’espoir que les choses aillent dans le bon sens », de « la fierté à participer à une cause juste » et 90 % des répondant.e.s souhaitent se mobiliser davantage pour que les pouvoirs publics les entendent.

    Nous sommes la dernière génération à pouvoir et à devoir opérer le changement. Par ce recours en justice contre l’Etat, nous sommes déterminés à utiliser le droit pour la justice climatique ! 

  • CP / L’Affaire du siècle est désormais entièrement entre les mains du juge

    Communiqué de presse – Lundi 20 mai 2019

    Les quatre ONG requérantes déposent aujourd’hui devant le tribunal administratif de Paris leur mémoire complémentaire.

    Après la requête déposée pour l’Affaire du Siècle devant le tribunal administratif de Paris le 14 mars dernier, les avocats de Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France ont transmis au juge un “mémoire complémentaire” détaillant l’ensemble des arguments présents dans le recours en responsabilité contre l’État français pour inaction climatique.

    Présentation au juge de tous les arguments détaillés des ONG

    Pour Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France et Oxfam France :

    « Avec le dépôt de ce “mémoire complémentaire”, l’étude complète de l’Affaire du siècle peut enfin commencer. Le document transmis au tribunal administratif de Paris détaille les manquements de l’État en matière climatique depuis le premier rapport du GIEC en 1990 et le Grenelle de l’environnement. Le travail des avocats, juristes et experts de nos quatre organisations dévoile une quantité conséquente d’obligations non mises en oeuvre par l’État. Le document revient aussi sur le préjudice écologique et sur les préjudices moraux des associations.

    Les préoccupations de nos associations sont les suivantes : peut-on accepter que les gouvernements français successifs aient échoué à leur obligation générale de protéger les droits fondamentaux de leurs concitoyens, menacés par les changements climatiques ? Peut-on accepter qu’alors que les autorités étaient informées du dérèglement climatique au plus tard dès les années 1990, la première politique publique climatique ne date que de 2005 avec la loi dite “POPE” ? Peut-on accepter que parmi les obligations spécifiques que l’État s’est lui-même fixées depuis les années 2000, la majorité d’entre elles ne soient pas respectées ou pas mises en oeuvre ? Pour nos ONG, la réponse est trois fois non. »

    Par exemple :

    • En matière d’efficacité énergétique : L’objectif fixé pour la France pour 2020 au niveau européen ne serait atteint qu’en 2026. La loi Grenelle I (2009) fixait déjà l’objectif de 38 % de baisse des consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’ici à 2020, soit un objectif de 400 000 rénovations de logements chaque année à compter de 2013, rehaussé à 500 000 par la loi de transition énergétique de 2015. Or, il n’y a aucun dispositif de suivi mis en place par l’État. Actant le retard pris par la France sur la rénovation, le projet de nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) évoque désormais 300 000 rénovations « équivalent complètes » par an.
    • En matière de transport : aucune stratégie cohérente n’a été mise en oeuvre pour atteindre les objectifs fixés par la loi pour renverser la prédominance du transport routier. Alors que la loi Grenelle prévoyait d’atteindre 25 % de hausse de la part modale du fret non routier et non aérien en 2022, la part du ferroviaire s’est effondrée depuis 2001 pour atteindre 10 % en 2017. Sur les 400 milliards d’euros investis dans les infrastructures de transport entre 1990 et 2015, 69,4 % l’ont été pour les routes (contre 19,6 % pour le réseau ferroviaire SNCF et 10 % pour les réseaux ferrés urbains).
    • En matière d’agriculture : en 2017, seule une portion de 6,5 % de la surface agricole utile était cultivée en France en agriculture biologique, loin de l’objectif fixé par la loi Grenelle I de 20 % en 2020. Les ventes d’engrais azoté (41 % des émissions du secteur) ont augmenté de 13 000 tonnes sur la période 2014-2016, en totale contradiction avec la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) qui prévoyait de réduire l’utilisation de ces engrais.

    Oui, nous pouvons remporter l’Affaire du Siècle

    Dans le monde, le mouvement pour la justice climatique remporte des victoires et une nouvelle jurisprudence est en train de voir le jour. Le juge peut reconnaître la responsabilité de l’État français et enjoindre au Premier ministre et aux ministres compétents d’adopter toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme à l’ensemble des manquements de l’État et réparer les préjudices subis.

    Si malgré tout l’État ne se décidait pas à agir, il se mettrait hors la loi. Les ONG pourraient alors saisir à nouveau la justice et demander l’exécution forcée de la décision.

    Une procédure qui ne dédouane pas l’État d’agir pour le climat

    Alors que plus de deux millions de personnes ont apporté leur soutien à cette initiative juridique sans précédent en France, le gouvernement ne peut se contenter d’attendre l’audience qui pourrait intervenir dans 1 à 2 an(s), sans compter un éventuel appel. La crise climatique est telle que chaque jour qui passe doit être mis au service d’avancées structurantes. Nous appelons l’État à accélérer ses efforts sans attendre l’issue de l’instruction.

    Parallèlement au recours, les ONG de l’Affaire du Siècle ont ainsi proposé 6 catégories de solutions politiques pour commencer à endiguer la crise
    climatique en France :

    1. Instaurer une fiscalité socialement juste au service de la lutte contre le changement climatique. Par exemple : une taxation du kérosène des avions et une taxe carbone dont les recettes sont redistribuées aux ménages.
    2. Créer un service public local de la rénovation énergétique des logements dans tous les territoires, notamment pour éliminer les passoires énergétiques.
    3. Donner la possibilité à toutes et tous de se déplacer plus proprement. Par exemple, en investissant dans les transports en commun, le train et en interdisant la vente de véhicules diesel et essence à horizon 2030.
    4. Instaurer le droit à une alimentation saine et durable pour toutes et tous. Par exemple, en soutenant les repas bios et végétariens dans les cantines.
    5. Développer massivement des énergies renouvelables.
    6. Mettre fin aux cadeaux qui encouragent les entreprises dans leurs actions climaticides. Par exemple, en supprimant les niches fiscales aux activités et industries les plus polluantes.

    Pour les porter, et contraindre l’État à agir dès maintenant en matière climatique, l’ensemble des leviers doit être mobilisé. Par conséquent, les organisations de l’Affaire du Siècle apportent leur soutien à la mobilisation de la jeunesse le 24 mai prochain, qui, pour la deuxième fois en quelques mois, prendra place partout dans le monde pour assurer leur avenir.

    Contacts presse :

    • Fondation Nicolas Hulot : Manuela Lorand – 06 98 45 46 91 / m.lorand@fnh.org
    • Greenpeace France : Aude Schmuck – 06 33 58 39 46 / aude.schmuck@greenpeace.org
    • Oxfam France : Noélie Coudurier – 06 17 34 85 68/ ncoudurier@oxfamfrance.org
    • Notre Affaire à Tous : Marie Pochon – 06 52 26 19 41 / marie@notreaffaireatous.org

  • L’Affaire Climat : La Belgique a également son Affaire du Siècle !

    Dans le sillon de l’affaire Urgenda, les citoyen-nes belges ont recours aux tribunaux pour exiger une politique climatique ambitieuse à travers l’Affaire climat (Klimaatzaak) ! Et chaque citoyen-ne belge peut prendre part, juridiquement, à cette action, en devenant co-demandeur aux côtés de Klimaatzaak et de ses avocat-es. Déjà plus de 58 000 citoyen-nes ont rejoint le recours pour le porter, ensemble, et faire reconnaître la responsabilité de l’Etat Belge pour la protection de leurs droits. Et il est encore temps de les rejoindre !

    Nos voisin-es demandent à l’Etat fédéral et aux trois Régions (la Région flamande, la Région wallonne et la Région Bruxelles-Capitale) de tenir leurs engagements, à savoir la réduction, d’ici à 2020, de 40 % des émissions de gaz à effet de serre en Belgique par rapport à celles émises en 1990.

    Après une première mise en demeure en 2014, suivie d’une absence de réponse de la part des ministres compétents, l’Affaire climat assigne en justice les quatre autorités belges en 2015. La procédure s’éternise pour des questions linguistiques, chaque région plaidant pour que le procès soit tenu dans leur langue respective. Le 20 avril 2018, l’Affaire climat peut enfin commencer ! 2019 est l’année du dépôt des conclusions de chaque partie prenante. En 2020 débuteront les plaidoiries !

    A l’image de l’Affaire du siècle, Klimaatzaak a ouvert une procédure unique : la possibilité pour chaque citoyen-ne belge de s’associer juridiquement à ce recours inédit pour déposer, ensemble, l’affaire qui peut tout changer en matière climatique, avec déjà plus de 58 000 co-demandeurs ! Plus le nombre de signataires sera élevé, plus la pression exercée sur les gouvernements sera forte !

    Les recours contre l’Etat se multiplient dans le monde. Notre Affaire à tous est partie prenante d’un véritable mouvement mondial, qui exige que les différents gouvernements tiennent leurs responsabilités et leurs engagements en matière climatique et protègent les droits de leurs citoyen-nes, qu’ils soient inscrits dans les textes de loi ou les sommets internationaux.

    Ce mouvement n’a pas de frontières, ensemble nous sommes une force immense !

  • DOSSIER DE PRESSE/ L’AFFAIRE DU SIÈCLE : LANCEMENT DE LA PROCÉDURE JUDICIAIRE AU TRIBUNAL

    Le 15 février 2019, le ministre d’Etat, ministre de la transition écologique et solidaire, a rejeté la demande des organisations Notre Affaire à Tous, Greenpeace France, Oxfam France et de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme. Elles sollicitaient, d’une part, la réparation des préjudices subis en raison des fautes de l’État en matière de lutte contre le changement climatique et, d’autre part, à ce qu’il soit enjoint à l’État de mettre un terme à l’ensemble de ses carences en matière de lutte contre le changement climatique. Jeudi 14 mars 2019, elles déposent leur recours en justice contre l’inaction climatique de l’Etat via une “requête sommaire” devant le Tribunal administratif de Paris.

    CONTACTS PRESSE :

    • FNH : Manuela Lorand 06 98 45 46 91 – m.lorand@fnh.org
    • Greenpeace France : Magali Rubino 07 78 41 78 78 – magali.rubino@greenpeace.org
    • Notre Affaire à Tous : Marie Pochon 06 52 26 19 41 – marie@notreaffaireatous.org
    • Oxfam France : Noélie Coudurier 06 17 34 85 68 – ncoudurier@oxfamfrance.org
  • CP / L’Affaire du Siècle : après la communication médiatique du gouvernement, les 4 organisations co-requérantes attendent une réponse formelle

    Communiqué de presse du – Vendredi 15 février 2019

    Reçues hier par le Premier Ministre et le Ministre de la Transition écologique et solidaire, Notre Affaire à Tous, Greenpeace France, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme et Oxfam France attendaient une réponse formelle du gouvernement. La réponse médiatique est tombée ce matin par l’envoi d’une lettre et d’un mémo sans que nos organisations n’en soient informées. Nous nous étonnons du peu d’éléments fournis à la presse et attendons maintenant la réponse formelle du gouvernement, que nous étudierons en détail avec nos avocats. Le gouvernement a jusqu’au 19 février pour répondre à la demande préalable qui lui a été adressée le 17 décembre dernier.

    Des premiers éléments de réponse décevants transmis à la presse

    Si nous reconnaissons l’intérêt porté par le gouvernement à l’Affaire du siècle et aux 2 millions de signataires soutiens de la démarche, les premiers éléments laissent peu d’espoir quant à l’intention du gouvernement d’être à la hauteur de l’enjeu climatique. Aucune nouvelle mesure, ni changement de cap ne sont clairement annoncés.

    Nous avons pourtant alerté sur les manquements graves de la France en la matière dans les documents transmis au gouvernement en décembre dernier. Les trajectoires actuelles nous font rater nos objectifs de réduction d’émissions en 2020, de même que ceux d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables. Ces carences dans la lutte contre les changements climatiques constituent une menace pour les droits et la sécurité de nos concitoyen-nes. L’Etat doit prendre ses responsabilités au plus vite. Les actions individuelles, si elles sont nécessaires, ne peuvent à elles seules répondre à l’urgence du changement climatique.

    L’écoute et le dialogue mis en avant par le gouvernement ne suffisent pas

    Cela fait plus de 30 ans que nous dialoguons avec l’Etat. Ce sont maintenant des actes forts que nos organisations et les plus de 2 millions de soutiens attendent avec une grande impatience.

    Lire le communiqué de presse au format PDF :

     

    CP – Réponse médiatique du gouvernement à l’Affaire du Siècle

    Contacts presse :

    • Fondation pour la Nature et l’Homme : Manuela Lorand – 06 98 45 46 91 – m.lorand@fnh.org
    • Greenpeace France : Cécile Genot – 06 30 23 52 78 – cecile.genot@greenpeace.org
    • Oxfam France : Noélie Coudurier – 06 17 34 85 68 – ncoudurier@oxfamfrance.org
    • Notre Affaire à Tous : Antonin Laurent – 06 78 68 01 54 – antonin.laurent@notreaffaireatous.org

  • L’ Affaire du Siècle se réglera devant les tribunaux

    Face à l’attentisme du gouvernement, FNH, Greenpeace, Notre Affaire à tous et Oxfam restent déterminées à mettre fin à l’inaction climatique de l’Etat.

    Communiqué de presse – Paris, le 14 février 2019. Malgré une absence de réponse sur le fond des carences identifiées dans le recours de l’Affaire du siècle, lors de l’échange avec le premier ministre ce matin, nos quatre ONG attendent la réponse écrite du gouvernement, avant le 18 février. 

    Après un silence de plus de huit semaines, et à quelques jours seulement du délai de réponse à la demande préalable adressée le 18 décembre, le Premier ministre a consenti à rencontrer ce matin les quatre organisations requérantes de l’Affaire du siècle. C’est la reconnaissance que l’engagement de plus de 2 millions de signataires est enfin entendu. Elles ont pris note de l’engagement par le premier ministre d’une réponse écrite de l’Etat avant la date butoir du 18 février. Le dépôt du recours en justice contre l’Etat pour inaction climatique tiendra compte des éléments qui figureront dans cette réponse. 

    Les quatre organisations ont présenté au chef du gouvernement les carences reprochées à l’Etat dans la lutte contre les changements climatiques, détaillées dans le courrier qui lui a été adressé le 18 décembre dernier. Aujourd’hui, l’Etat français ne tient pas les objectifs qu’il s’est lui-même fixés sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France, le développement des énergies renouvelables ou l’amélioration de l’efficacité énergétique. L’apathie de l’Etat expose les Françaises et les Français, ainsi que des millions de personnes vulnérables à travers le monde, à la multiplication des événements climatiques extrêmes, à la baisse des rendements agricoles et à la dégradation de leurs conditions de vie.

    Loin des tergiversations et des effets d’annonce d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, les solutions pour limiter le dérèglement climatique sont pourtant connues et portées depuis de nombreuses années par la société civile. L’Etat français doit adopter une fiscalité socialement juste au service de la lutte contre les changements climatiques, mettre en place un service public de la rénovation des logements, donner à toutes et tous la possibilité de se déplacer sans polluer, de se nourrir de manière saine et durable. L’intérêt général doit enfin primer sur les cadeaux aux grandes entreprises.

    Le Premier ministre et l’ensemble du gouvernement français ne semblent aujourd’hui pas prêts à un changement courageux et immédiat. Les mobilisations citoyennes autour du climat et le recours juridique de l’Affaire du siècle sont absolument nécessaires pour qu’au plus haut niveau de l’État, on entende l’urgence au-delà des formules choc et des sommets creux.

    Lire le communiqué de presse en format PDF :  

     CP L’Affaire du Siècle se réglera devant les tribunaux

    Contacts presse : 

  • Monsieur le Premier Ministre, voilà pourquoi l’Affaire du Siècle, c’est aussi votre affaire !

    Alors qu’il ne reste que dix jours au gouvernement pour répondre de son inaction sur le climat et que le Ministère de la Transition écologique et solidaire lance sur Facebook une invitation au débat aux signataires de l’Affaire du siècle, nos quatre organisations adressent cet après-midi une lettre au Premier Ministre, que vous trouverez ci-joint. Cette lettre vise à rappeler au Premier Ministre que c’est bien à l’ensemble du gouvernement qu’est adressé le recours pour carences fautives de l’Etat et donc à l’ensemble du gouvernement d’y apporter une réponse. Il n’est de ce fait pas possible de considérer que l’invitation lancée aux signataires constitue une réponse à cette démarche.

    Le climat n’est pas une petite affaire. C’est l’Affaire du Siècle, soutenue par deux millions de personnes. Notre capacité collective à réduire drastiquement et immédiatement nos émissions de gaz à effet de serre, en transformant en profondeur notre système économique et social, est absolument déterminante. Il en va des conditions de la vie sur Terre et, très concrètement, de la protection de nos droits les plus essentiels : se nourrir, se loger, avoir des enfants, vivre en paix, en bonne santé, et de manière digne.

    Voilà pourquoi, Monsieur le Premier Ministre, lorsque nos quatre organisations – Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France, Oxfam France – au nom de l’intérêt général, vous ont adressé, ainsi qu’à douze membres de votre gouvernement, un courrier reprochant à l’Etat son inaction sur le climat, nous attendions une réponse forte.

    Voilà pourquoi, Monsieur le Premier Ministre, lorsque nous avons pointé dans cette demande plusieurs carences fautives avérées de l’Etat français en matière climatique (hausse des émissions de gaz à effet de serre, manquements en matière de rénovation des logements, retards de développement des énergies renouvelables, faiblesse de l’investissement public), nous attendions un sursaut qui soit à la hauteur de ces enjeux colossaux. Nous attendions du gouvernement qu’il annonce de nouvelles mesures – justes, ambitieuses et efficaces pour répondre à ces carences, et protéger nos droits.

    Voilà pourquoi, Monsieur le Premier Ministre, alors que plus de deux millions de personnes ont, en quelques semaines, apporté leur soutien à ce recours en justice, il ne serait pas acceptable d’ignorer leurs attentes. C’est un nombre inédit pour une mobilisation en ligne.

    S’il est vrai que M. le Ministre François de Rugy nous a invités à échanger, l’enjeu climatique dépasse largement le périmètre de son ministère et concerne le gouvernement français dans son ensemble. Or, à ce jour, aucune réponse ne nous a été adressée par vos services.

    De même, le débat avec des citoyens signataires de l’Affaire du siècle, tel que proposé par le Ministère de la Transition écologique et solidaire ce matin sur Facebook, ne constitue en aucune manière une réponse à ces carences.

    Monsieur le Premier Ministre, si une rencontre devait avoir lieu entre nos 4 organisations et le gouvernement pour lui présenter le recours soutenu par deux millions de personnes, les carences qui y sont pointées, et les politiques publiques qui permettront d’y remédier, elle doit avoir lieu avec vous, en tant que chef du gouvernement.

    Parce que le temps presse, il ne s’agit pas de négocier des aménagements dans les politiques publiques existantes mais bien d’engager une révolution climatique immédiate. Nos 4 organisations restent déterminées à déposer leur recours en justice devant le tribunal administratif de Paris au printemps.

    Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre haute considération.

    Signataires : Les 4 ONG co-requérantes de l’Affaire du Siècle