Catégorie : Inégalités climatiques

  • CP / Le Parlement Européen appelle à réhausser les objectifs climatiques de l’UE

    Paris, le 25 Octobre 2018 (voir le communiqué du CAN Europe) – Ce jour, les membres du Parlement Européen, appelés à voter la position du Parlement quant à la COP24 de décembre prochain, ont exigé une augmentation des objectifs climatiques de l’UE à l’horizon 2030, pour atteindre 55% de baisse des émissions par rapport au niveau de 1990. De telles ambitions permettraient  de rapprocher la politique climatique de l’Union des engagements nécessaires pour maintenir une trajectoire à 1,5°C, comme préconisé par le  dernier rapport du GIEC, publié plus tôt ce mois-ci.

    Le directeur du Climate Action Network (CAN) Europe, Wendel Trio, a expliqué : “C’est encourageant que le Parlement s’engage ainsi dans ce défi majeur : mettre un terme à la hausse exponentielle des émissions, conformément aux conclusions du rapport du GIEC. En demandant de réhausser les objectifs à -55%, le parlement s’affirme comme réel leader du climat, s’appuyant sur les récentes déclarations de gouvernements européens qui souhaitent augmenter leur action climatique d’ici 2030. Cette décision devrait être une nouvelle incitation pour l’UE de donner tout son soutien à la lutte contre le changement climatique et de réhausser, lors du sommet de la COP24, ses engagements climatiques”.

    Pour Marie Toussaint, présidente de Notre Affaire à Tous, “Ce que dit ce vote, c’est que les européen-nes sont prêt-es à une action plus ambitieuse et immédiate pour préserver leurs modes de vie et leurs droits face à un climat qui se dérégle. C’est un signe adressé aux gouvernements européens : il est aujourd’hui nécessaire que ceux-ci portent à minima cette même ambition (de réduction des émissions de 55% à l’horizon 2030) lors de la COP24 qui s’ouvrira dans un peu plus d’un mois. Au nom de toutes les personnes déjà affectées par les impacts du changement climatique, nous y serons extrêmement vigilant-es.”

    Pour rester en dessous des 1,5°C, l’Union Européenne doit significativement augmenter ses objectifs à l’horizon 2030, au delà même des 55% de réduction des émissions, et s’assurer qu’elle atteigne la neutralité carbone d’ici à 2040.

    Plus tôt cette année, 10 familles et l’Association de Jeunesse Saami “Saminourra” ont assigné le Parlement et le Conseil Européen  en justice, leur demandant d’augmenter significativement leurs objectifs climatiques 2030. Ils affirment que les objectifs actuellement en vigueur ne protègent pas leur droits fondamentaux. Les plaignants du People’s Climate Case ont ainsi immédiatement réagi :

    Alfredo Sendim, plaignant portugais du People’s Climate Case : “Nous subissons les impacts du changement climatique tous les jours. La semaine dernière, un ouragan a traversé le Portugal et cette semaine, nous attendons de la neige. Tout cela n’est pas normal et impacte gravement les fermiers et les villageois du centre de l’Europe. Cette résolution est très importante car elle reconnaît  que l’UE doit augmenter ses objectifs 2030. Maintenant, nous avons besoin d’actions concrètes. C’est la seule manière de protéger les citoyen-nes des impacts de plus en plus graves du changement climatique”.

    Maurice Feschet, agriculteur français et plaignant du People’s Climate Case : “Les dirigeants de l’UE ont finalement admis qu’ils ont besoin de revoir leurs objectifs climatiques 2030. La question qui en découle est “quand ?”. Je suis un grand-père de 72 ans qui a poursuivi en justice l’UE pour demander la protection du climat, pour mes enfants et petits-enfants. C’est sur que je ne serai pas là pour toujours pour écouter des discours politiques. Les personnes atteintes par les conséquences du changement climatique, comme ma famille et moi, ont besoin de voir des actions concrètes être mises en place très rapidement.”

    Contacts presse :

    Ania Drazkiewicz, directrice de communication, CAN Europe, ania@caneurope.org, +32 494 525 738

    Marie Toussaint, présidente de Notre Affaire à Tous, mariev.toussaint@gmail.com, +33642008868

    Lire le Communiqué de Presse

  • Conseil de l’Environnement Européen : Les plaignants du People’s Climate Case attendent la protection de leurs droits et le respect des 1,5°C

    Ce mardi 9 octobre 2018, les plaignant-es du People’s Climate Case / Recours Climat Citoyen se sont réuni-es pour écrire une lettre à l’attention des dirigeant-es européen-nes et notamment des ministres de l’environnement qui se réunissent ce jour pour décider de leurs engagements carbone lors de la COP24 à venir. Cette lettre poignante faite suite à l’action en justice que ces 10 familles ont entamé contre l’Union Européenne devant le Tribunal de l’Union Européenne, l’attaquant pour manque d’ambition de ses politiques climatiques et incapacité en l’état de protéger leurs droits humains fondamentaux.

    Cette lettre a été publiée ce jour dans différents média au niveau Européen (Climate Home News, Newsweek Roumanie, Dagbladet Information (Danemark), Luxembourger Wort, ETC (Suède), Tagesspiegel Background (Allemagne) et Publico au Portugal). En France, elle a été publiée ce jour sur les sites de Médiapart, dans la revue Projet, Bastamag et Politis.

    Retrouvez-la publiée ci-dessous :

    Le seul chiffre qui compte.

    C’est urgent. Nous avons besoin de vous pour regarder dans notre direction et écouter ce que nous avons à dire. Les enjeux sont trop importants.

    Nous vous écrivons en tant qu’agriculteurs, bergers, forestiers, étudiants, propriétaires d’hôtels ou de restaurants. Nous venons de différents pays d’Europe: Suède, Portugal, France, Italie, Allemagne et Roumanie. Et nous avons une seule chose en commun: le changement climatique affecte notre vie quotidienne.

    Il y a quelques mois, nous avons intenté un procès à l’Union Européenne pour le manque criant d’ambition de son objectif climatique à l’horizon 2030. Pour la plupart d’entre nous, c’est la première fois que nous menons une action en justice. Nous ne le ferions pas si l’avenir de nos familles, nos amis, nos foyers, nos traditions et nos enfants n’étaient pas en jeu. Pour nous, le changement climatique n’est pas une affaire de diplomatie ou de  négociations de haut niveau. C’est une affaire à laquelle nous faisons face, aujourd’hui, chez nous, et nous avons le besoin urgent d’une Europe qui nous protège.

    L’année dernière, Armando a perdu ses forêts dans les immenses incendies qui ont décimé le Portugal. Les autorités ont publiquement associé les incendies de forêt au changement climatique. L’élevage de rennes, qui est au cœur de la culture Saami, est menacé par la perte du permafrost. Sanna n’est pas seulement inquiète pour ses rennes mais aussi pour ses traditions, sa culture et l’avenir de sa génération. Maurice a perdu 44% de ses revenus de la culture de la lavande au cours des 6 dernières années en raison de sécheresses consécutives dans le sud de la France. Son fils Renaud est la première génération à devoir changer de coeur d’activité, la culture de la lavande ne pouvant plus garantir un revenu suffisant à toute la famille.

    Les dunes de sable qui protègent les ressources en eau douce de Langeoog, une petite île allemande, sont en proie à de fortes tempêtes. Maike et Michael, qui vivent sur cette île depuis des générations, craignent de perdre l’hôtel et le restaurant qu’ils ont construits de toutes pièces il y a 20 ans. Vlad habite dans les montagnes des Carpates. Il est aujourd’hui forcé d’emmener son bétail paître de 700 m d’altitude à 1400 m d’altitude pour que ses bêtes aient accès à de l’eau et de la pâture. Comme il le dit: «Je ne peux pas aller plus loin avec mon troupeau, car au-dessus de 2000 m, il n’y a que le ciel

    Au Portugal, la ferme biologique d’Alfredo est frappée par des sécheresses de plus en plus graves et de plus en plus fréquentes. Il sait que dans un scénario de changement climatique au-delà de 1,5 ° C, où nous nous dirigeons avec l’objectif climatique actuel de l’UE, les terres qu’il travaille, avec 35 autres familles, laisseront place à un désert, et la ferme devra déménager. La famille d’Ildebrando travaille dans l’apiculture depuis des décennies. Les changements de la saison de floraison et le temps chaud inhabituel ont commencé à détruire les ruches et sa famille a perdu 60% de sa production en 2017. La famille de Giorgio gère un petit hôtel bed & breakfast dans les Alpes italiennes, entièrement dépendant des célèbres opportunités d’escalade de glace dans la région. Les changements de température rendent l’escalade de glace dangereuse et affectent les revenus des familles environnantes.

    Tous ces impacts nous arrivent en ce moment même, et ceci au sein même de l’Europe, à cause d’une augmentation de la température de seulement 1°C. Et c’est déjà plus que ce que nous ne pouvons le supporter.

    Hier, les scientifiques nous ont rappelé que notre avenir dépend d’un seul chiffre: 1.5.

    L’organisme scientifique le plus important au monde sur le changement climatique, le GIEC, a alerté le monde sur les impacts du changement climatique, qui pourraient être bien pires si nous ne limitons pas l’augmentation de la température à 1,5°C. Les scientifiques ont également présenté dans ce rapport que «1,5°C» est à la fois un objectif POSSIBLE et ATTEIGNABLE. C’est l’objectif le plus ambitieux qui soit encore réalisable, si nous agissons de toute urgence.

    L’Union Européenne doit maintenant agir pour protéger nos droits fondamentaux contre les effets aggravants du changement climatique. Dans notre recours et depuis son dépôt, nous demandons à l’UE de réhausser ses objectifs climatiques et de les décliner en action concrète. Nous ne demandons ni compensation, ni argent. Nous pensons qu’une action climatique accrue est le seul moyen de sauver nos proches et nos moyens de subsistance là où nous vivons depuis des générations.

    Les scientifiques et chercheurs nous prouvent encore une fois que nous avons des moyens concrets pour relever ce défi. Et en Europe, nous aurons à venir des moments clefs pour mettre le sujet sur la table et reconsidérer ce que les politiques climatiques coûtent aux réellement aux citoyens – et ce que l’inaction leur coûtera. Aujourd’hui, les ministres de l’environnement des États membres de l’UE se réunissent à Bruxelles pour discuter des actions à mener contre le changement climatique. Dans quelques mois, l’Europe accueillera la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (UNFCCC) à Katowice, en Pologne. Manquer cette opportunité unique de réhausser les objectifs et les politiques climatiques européens sur une voie compatible à 1,5°C aura des effets dévastateurs sur notre sécurité, notre avenir et nos droits humains fondamentaux.

    Nous appelons les décideurs Européens à écouter les appels des scientifiques et à rehausser l’objectif de l’UE pour le climat à l’horizon 2030 conformément à un scénario compatible à 1,5°C. C’est la seule façon possible de protéger les citoyens contre les effets aggravants du changement climatique. La seule façon dont nous pourrons nous souvenir de cette génération de décideurs européens comme de ceux qui auront écrit l’histoire au profit de tous.

    Sanna Vannar, président de l’Association de jeunesse saami, Suède

    Maurice et Renaud Feschet, agriculteurs, France

    Maike et Michael Recktenwald, Hôtelliers et Restaurateurs, Allemagne

    Vlad Petru, Agriculteur et berger, Roumanie

    Armando Carvalho, garde forestier, Portugal

    Alfredo Sendim, Agriculteur , Portugal

    Ildebrando Conceição, Apiculteur, Portugal

    Joaquim Caixeiro, Agriculteur, Portugal

    Giorgio Elter, Agriculteur et propriétaire d’hôtel, Italie

  • CP / Le CAN Europe devient intervenant dans le recours climat citoyen

    20 septembre 2018, voir le CP original du CAN Europe

    Aujourd’hui, Climate Action Network Europe – CAN Europe a demandé au Tribunal de l’Union Européenne d’intervenir dans l’ affaire du «People’s Climate Case» – une affaire dans laquelle des familles et des jeunes amènent l’UE devant les tribunaux afin de protéger leurs droits fondamentaux contre l’insuffisance des objectifs de l’Union concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. À travers cette intervention, le CAN Europe vise à accroître la pression sur l’UE pour qu’elle assume ses responsabilités dans le cadre de l’Accord de Paris.   

    CAN Europe, la principale coalition d’ONG européennes luttant contre le changement climatique avec plus de 150 organisations membres de 35 pays européens, représentant plus de 1.700 ONG et plus de 40 millions de citoyen-nes, présentera ses arguments à la Cour afin que les dirigeant-es Européen-nes prennent la mesure de la nécessité de respecter l’objectif de l’Accord de Paris de limiter l’élévation de température à un maximum de 1,5 ° C.

    Les règles de la Cour de Justice de l’UE permettent aux personnes / organisations d’intervenir, en soutien de l’une des parties en expliquant leur intérêt pour l’issue de l’affaire. Tout intervenant peut soumettre des observations écrites au tribunal et peut également être invité à intervenir lors d’audiences orales. CAN Europe interviendra du côté des requérant-es pour soutenir la demande des plaignant-es touché-es par le changement climatique.

    Le 8 octobre, le rapport spécial du GIEC intitulé «Réchauffement climatique à 1,5 ° C» alertera le monde entier sur les effets néfastes du réchauffement actuel et la manière dont ces impacts s’aggraveront si nous ne limitons pas l’élévation de température à 1,5 ° C. Le rapport montrera également que pour rester en dessous de 1,5 ° C, il faudra procéder à une transition rapide et ambitieuse, difficile mais réalisable, pour mettre fin à l’utilisation et à l’extraction des combustibles fossiles dans tous les secteurs. CAN Europe présentera également les dernières études scientifiques devant la Cour pour soutenir les revendications des plaignant-es au sein du Recours Climat Citoyen et la nécessité d’une action climatique urgente et accrue à tous les niveaux.

    Lors de la conférence de presse organisée ce matin à Bruxelles, Wendel Trio, directeur du CAN Europe, a déclaré:  «Avec l’Accord de Paris, les Etats se sont engagés à poursuivre leurs efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C. Cependant, ils ne respectent pas leurs engagements. CAN Europe intervient pour la première fois dans un procès car l’issue de cette affaire nous concerne tous. En tant que réseau, nous présenterons des arguments qui démontrent que l’UE devrait adopter des objectifs plus ambitieux en matière de réduction des émissions afin de se conformer à l’Accord de Paris et de protéger les droits humains fondamentaux de ses citoyens. »

    Armando Carvalho, le plaignant portugais du People’s Climate Case qui a perdu ses terres forestières lors des incendies de 2017, a déclaré:  «L’UE doit tenir compte du fait que le changement climatique est de plus en plus évident et affecte dès à présent la vie quotidienne de ses citoyens. Depuis que nous avons lancé l’affaire, nous avons reçu beaucoup de soutien de la part d’autres citoyens et d’ONG à travers l’Europe. L’intervention du CAN Europe dans le Recours Climat Citoyen renforcera non seulement nos revendications, mais enrichira également le débat sur les objectifs 2030 de l’UE. »

    Jean-Pascal van Ypersele, ancien vice-président du GIEC, a déclaré:  «Les conséquences dramatiques du changement climatique que connaissent actuellement les plaignant-es du People’s climate case deviendront une norme en Europe si nous ne réduisons pas les émissions nettes de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies. Pour protéger beaucoup plus de citoyens européens des grandes vagues de chaleur, des fortes pluies, des sécheresses, des tempêtes et des inondations, nous devons faire tout notre possible pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C. Cette affaire appelle l’Union européenne à intensifier de manière significative son action dans le domaine du climat conformément à la limite de 1,5 ° C inscrite dans l’accord de Paris. »

    Angela Burnett, responsable des changements climatiques aux îles Vierges et auteure de The Irma Diaries, a déclaré:  «Alors que l’Europe était confrontée à des vagues de chaleur et à des sécheresses en 2017, l’ouragan Irma a dévasté les îles Vierges. Nous savons que le changement climatique créera des millions de réfugiés si nous n’agissons pas maintenant. Il est important et inspirant de voir des histoires de personnes qui se relèvent après les catastrophes climatiques et qui luttent pour leurs communautés de toutes ces manières. L’utilisation des juridictions à travers le monde et le partage de nos histoires comptent parmi les moyens les plus importants pour demander de meilleures politiques climatiques.»

    Marc Willers, QC, le principal avocat de Garden Court Chambers représentant le CAN Europe a déclaré:  «Cette affaire judiciaire est sans précédent à bien des égards. Pour la première fois en Europe, les personnes touchées par le changement climatique contestent la conformité de leurs pays à l’Accord de Paris devant les tribunaux européens. Mes collègues et moi-même sommes très heureux de représenter le CAN Europe pour sa candidature en tant qu’intervenant sur le People’s Climate Case. Nous considérons que le CAN Europe apportera une valeur ajoutée à l’affaire et nous espérons que la demande sera acceptée par le Tribunal. »

    CONTACT PRESSE :

    Goksen Sahin, Chargée de la communication CAN Europe, goksen@caneurope.org , +32 468 45 39 20

    Marie Toussaint, Présidente de Notre Affaire à Tous, accompagnant le recours en France, marie@notreaffaireatous.org 

  • CP/ LE RECOURS CLIMAT CITOYEN ACCEPTE PAR LA CJUE !

    CP/ LE RECOURS CLIMAT CITOYEN ACCEPTE PAR LA CJUE !

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE/ Notre affaire à tous, le 13 août 2018

    Ce jour, la Cour de justice de l’Union européenne a accepté l’assignation en justice de l’Union pour inaction climatique par dix familles d’Europe et du monde. Une nouvelle qui intervient alors que de nombreux.ses européen.ne.s souffrent encore des vagues de chaleur, des sécheresses et des incendies. Ces événements climatiques extrêmes que les scientifiques ont lié au changement climatique impactent directement les familles plaignantes.

    En mai 2018, des familles du Portugal, d’Allemagne, de France, d’Italie, de Roumanie, du Kenya, de Fidji et de l’Association suédoise des jeunes samis Sáminuorra ont poursuivi le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne pour objectif climatique 2030 inadéquat et violation des droits humains. Cette assignation en justice a été publiée au Journal officiel de l’UE ce jour, et acceptée par le Tribunal européen. C’est une première étape dans la procédure du dossier climatique des personnes. Le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne devront désormais présenter leur défense dans le délais de deux mois.

    “Pouvez-vous imaginer ce que c’est que de regarder par la fenêtre et de voir les impacts du réchauffement ? Les sécheresses et incendies survenus au cours de ces derniers mois sont seulement un aperçu de ce à quoi les éleveurs de rennes sont confrontés. L’acceptation du cas par la Cour de Justice de l’Union européenne me donne un peu d’espoir. Nous avons besoin d’agir maintenant”, a réagi Sanna Vannar, président de l’association des jeunes Samis suédois, Saminuorra.

    Armanda Carvalho, la plaignante portugaise qui a perdu ses plantations d’arbres lors des incendies de 2017, a déclaré: «Les incendies de forêt ont détruit ma propriété en 2017. Cette année encore, nous sommes confrontés à de fortes vagues de chaleur et à des incendies en Europe. Depuis le début de l’été, de nombreuses autres personnes ont perdu leurs vies et leurs maisons à cause du changement climatique. Nous ne pouvons pas rester silencieux. Cette affaire concerne notre avenir commun et nous sommes heureux d’avoir franchi un pas de plus pour nous faire entendre. « 

    En France, c’est le lavandiculteur Maurice Feschet qui est en première ligne, lui qui a perdu 44% du rendement de son exploitation du fait du réchauffement climatique. Pour Marie Toussaint, présidente de Notre affaire à tous, l’association qui accompagne Maurice Feschet et sa famille : “Il s’agit d’une triple victoire : pour les plaignants d’abord, qui pourront défendre leurs droits ; pour la démocratie, car il est essentiel que les citoyens aient accès à la justice pour défendre leur environnement ; pour le climat enfin, car les juges prononceront peut-être une décision contraignante pour l’Union et les Etats membres, afin qu’ils tiennent leurs engagements oraux.”

    Ces familles sont représentées par l’avocate de l’environnement Roda Verheyen, le professeur Gerd Winter et Hugo Leith. Roda Verheyen, l’avocate des familles, a déclaré: «Cette affaire concerne la protection des personnes, de leurs moyens de subsistance et des droits fondamentaux contre les effets pervers du changement climatique. Il s’agit d’une affaire marquante au niveau européen et je pense que nous avons toutes les preuves nécessaires pour examiner les conséquences pour les plaignants et le potentiel de l’UE à faire plus en matière d’action climatique. « 

    Le People’s Climate Case est également soutenu par un large éventail d’ONG, de scientifiques et de citoyens qui estiment que l’UE peut et doit augmenter son objectif climatique pour 2030. Wendel Trio, Directeur du Climate Action Network (CAN) Europe a déclaré: « L’objectif climatique actuel de l’UE pour 2030 est trop bas pour protéger les personnes et leurs droits fondamentaux. Nous sommes convaincus que cette affaire judiciaire prouvera que l’objectif climatique doit être considérablement relevé pour assurer un avenir sûr pour nous tous. »

    Retrouvez ici :

    La version originale du communiqué du Climate Action Network Europe

    Les vidéos du People’s Climate Case

    La publication du cas au Journal officiel de l’Union européenne

  • Il est urgent d’agir : découvrez nos visuels pour la pétition du Recours Climat Citoyen !

    Il est urgent d’agir : découvrez nos visuels pour la pétition du Recours Climat Citoyen !

    Déjà près de 90 000 personnes ont apporté leur signature pour soutenir le recours devant la Cour de Justice de l’Union Européenne des 11 familles impactées par le dérèglement climatique du #PeoplesClimateCase. Vous aussi, faites connaître cette pétition et partagez-la à vos proches !

    LE VISUEL TWITTER / COVER 

    LE VISUEL TWITTER (POST)

    LE VISUEL FACEBOOK (PAGE /PROFILE COVER)

  • Dossier de presse du recours climat citoyen

    Dossier de presse climat citoyen 

    Des familles d’Europe, d’Afrique et du Pacifique, incluant de jeunes enfants, ont assigné ce jeudi 24 mai le Parlement et le Conseil Européens devant la Cour de Justice de l’Union Européenne pour échouer dans son rôle de protection des citoyen.ne.s pour cause d’un niveau trop élevé d’émissions à l’horizon 2030. C’est la toute première action en justice pour le climat au niveau de l’Union européenne, la première également à soulever la responsabilité de l’Union d’agir pour l’ensemble des citoyen.ne.s du monde.

    Les familles plaignantes sont accompagnées par un grand nombre d’ONG, d’avocat.e.s et de scientifiques qui croient fermement que l’Union Européenne peut et doit être plus ambitieuse dans ses objectifs climat à l’horizon 2030.

    1/ QUI SONT LES PLAIGNANT.ES ?

    Onze familles d’Europe, d’Afrique et du Pacifique, comptant de jeunes enfants, dont les moyens de subsistance sont et seront menacés par les effets du changement climatique en Europe et à l’étranger, déposent une plainte contre le Parlement et le Conseil européen affirmant que l’objectif actuel de l’UE de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici 2030, par rapport au niveau de 1990, est inadéquat par rapport à la nécessité réelle de prévenir les changements climatiques dangereux et insuffisant pour protéger leurs droits fondamentaux à la vie, à la santé, au travail et à la propriété.

    2/ QUE DEMANDENT T’ILS.ELLES?

    Les familles plaignantes demandent à l’Union européenne :

    D’agir plus et mieux, car les dispositions actuellement prévues ne permettent pas d’atteindre les objectifs fixés avant même l’adoption de l’Accord de Paris.

    De rehausser ses ambitions de réduction des émissions de gaz à effet de serre de -40% à au moins -55% à horizon 2030 par rapport au niveau de 1990

    Ici, le dossier de presse dans son intégralité

  • En France, les effets du réchauffement se font déjà sentir

    En France, les effets du réchauffement se font déjà sentir

    À travers la France, le climat n’est certes pas le même mais il change et se réchauffe partout. De la  Bourgogne à la Dordogne en passant pas le Vaucluse, le climat nous affecte tou.te.s.

    Les agriculteurs.trices témoignent : «  le climat affecte les petits agriculteurs aux cahiers des charges difficiles ». Ils.elles sont aussi victimes de ce changement : ce sont des viticulteurs.trices, des producteurs.trices de lavande, des éleveurs.ses de brebis ou de bovins. À la fois spectateurs.trices et victimes, les agriculteurs ne sont pas les seuls touchés par ce changement, partout sur la côte la montée de eaux réduit la taille des plages, favorise l’érosion. À Lacanau, en Gironde, tous les ans 1 à 3 mètres sont perdus, engloutis par l’eau.

    “Les pouvoirs publics voient bien ce qu’il est en train de se passer mais ils ne font rien”

    Ainsi, le principal problème d’un viticulteur que nous avons rencontré est le manque d’eau du à la sécheresse l’obligeant à augmenter ses coûts fixes. Sa capacité d’adaptation au climat dépend donc de son cahier des charges et de l’augmentation prévisionnelle des coûts fixes. Les problèmes hydrauliques sont selon lui « la plus grande peur des viticulteurs du Sud », et pourrait-t-on dire si l’inaction persiste «  la plus grande peur des viticulteurs de France »

    Sept millions de personne vivent sur le littoral français, et ce sont sept millions de personnes qui sont  directement menacées par le changement climatique.

    Dans nos champs, nos montagnes, nos côtes, nos villes, le réchauffement climatique détruit des vies, l’environnement, les exploitations, les logements… de France et d’ailleurs. Le droit à la vie, à la santé, à la propriété ne peuvent pas être ainsi bafoués impunément et sans protection légitime et effective accordée par les pouvoirs publics.

    Dans un présent certain et dans un futur proche nous sommes tou.te.s menacé.e.s par le réchauffement climatique. C’est d’un grand élan de solidarité collective dont le monde a besoin, pour sauver la planète et le vivant, et se sauver lui-même.