Catégorie : Notre actualité

  • Climat dans la Constitution, point d’étape après discussion de l’article 1er à l’Assemblée nationale

    Climat dans la Constitution, point d’étape après discussion de l’article 1er à l’Assemblée nationale

    Le 10 juillet dernier a commencé à l’Assemblée Nationale la discussion publique du projet de loi constitutionnelle « pour une démocratie plus représentative, responsable et efficace ». Peut être grâce à la première revendication de notre campagne, ou grâce au travail sans relâche de nombreuses associations et citoyen.ne.s sur la question, les débats ont notamment porté sur l’inscription du climat, de la biodiversité et des limites planétaires dans l’article 1er de la Constitution. Si la révision constitutionnelle a été mise en suspens le 22 juillet suite à l’affaire Benalla, il est temps de faire le point sur le texte pour le moment adopté par l’Assemblée Nationale, et sur les débats qui l’ont agitée.

    Suite à notre colloque du 8 mars à l’Assemblée Nationale, nous nous sommes engagé.e.s dans un travail de plaidoyer auprès des parlementaires pour qu’ils saisissent cette opportunité immense que représente la révision constitutionnelle pour inscrire un certain nombre de principes dans notre Constitution. Le 22 avril dernier, journée mondiale de l’environnement, nous nous engagions aux côtés des porteurs de l’Appel pour une constitution écologique, soit une vingtaine d’ONG, de nombreux expert.e.s et de plusieurs milliers de citoyen.ne.s signataires, et avons réuni plus de 4000 signatures. Pourtant, à l’issu des premiers débats à l’Assemblée Nationale, le texte adopté est loin de répondre aux attentes que nous avions formulées.

    Un verbe peu contraignant pour définir les obligations de l’Etat. En premier lieu, si l’inscription dans l’article 1er du climat, de la préservation de l’environnement et de la diversité biologique représente une avancée certaine, nous ne pouvons nous en contenter au regard notamment de la proposition de formulation idéale que nous avons portée. La rédaction finalement adoptée pose problème notamment par le choix d’un verbe peu contraignant, « agir », qui n’instaure qu’une obligation de moyen et, parce qu’absent du reste de la constitution, a une portée encore très floue. A l’instar de plusieurs groupes parlementaires et des acteur.trice.s de l’Appel pour une constitution écologique, nous réaffirmons que l’emploi du terme “agir” marque le manque d’ambition du gouvernement et de la majorité parlementaire concernant l’inscription de l’environnement et du climat dans la constitution, et continuons d’exiger  l’emploi d’un verbe réellement contraignant comme “garantir”.

    Cela avait pourtant été proposé par plusieurs parlementaires dont Mme Sage du groupe UDI, M. Sébastien Jumel du groupe PCF, Mme Cécile Untermaier du groupe Nouvelle Gauche ou encore Mme Delphine Batho (non inscrite)… Cette dernière a expliqué notamment que “nous ne pouvons pas inscrire dans l’article 1er de la constitution une phrase dont on ignore l’interprétation éventuelle par le Conseil Constitutionnel”. Cet argument a été repris par d’autres parlementaires, notamment Mme Cécile Untermaier de la Nouvelle Gauche qui explique queCe n’est pas à la jurisprudence de déterminer, dans le futur, le sort qui doit être réservé au verbe « agir ». (…) Au contraire, les verbes « garantir » ou « assurer », loin de contenir un risque quelconque, garantiraient l’orientation que nous souhaitons donner à ce principe fondateur.” À ces arguments, la Garde des sceaux Mme Nicole Belloubet n’a pas directement répondu, si ce n’est pour affirmer que le verbe agir s’inscrit dans l’action et le dynamisme… Pour autant, la portée juridique de ce verbe “dynamique” n’a pas été précisé.

    D’autres parlementaires sont intervenu.e.s pour souligner la différence entre une obligation de moyens, liée au terme “agir”, et une obligation de résultats, liée au terme “garantir”. Dans ces conditions, le terme “agir” est trop peu contraignant pour que la modification de l’article 1er soit réellement significative et que la préservation de l’environnement soit affirmée comme une priorité forte de l’Etat. M. François Ruffin de la France insoumise a même avancé pendant les débats qu’il fallait “en faire une priorité dans la Constitution, pour que le Conseil constitutionnel la place au-dessus de la liberté d’entreprendre et, parfois, du droit de propriété.” Mais malgré l’engagement de ces parlementaires pour convaincre la majorité à adopter une formulation plus ambitieuse, c’est finalement le verbe “agir” qui a été adopté.

    La non reconnaissance du principe de non régression… Parmi les amendements portant sur l’environnement et le climat, nous regrettons en particulier la non reconnaissance dans l’article 1er du principe de non régression. Ce principe, qui assurerait l’interdiction d’abaisser le niveau légal de protection de l’environnement, avait fait l’objet de plusieurs amendements, mais les parlementaires ont là aussi été trop frileux.ses. L’inclusion dans la Constitution du principe de non régression est pourtant indispensable : si l’avenir politique de la France est incertain, la protection de l’environnement doit, au vu du contexte climatique et environnemental actuel, être ‘sécurisée’ pour ne pas être un jour remise en cause, comme elle l’est par exemple aux États-Unis, depuis l’élection de Donald Trump.

    Mme Delphine Batho a elle aussi évoqué devant l’Assemblée Nationale le président américain pour mettre en garde contre les possibles reculs du droit concernant la protection de l’environnement. Selon elle, l’inscription du principe de non régression dans la Constitution “servirait de verrou constitutionnel, garantissant une obligation non pas de moyens mais d’ambition et de résultat en matière de préservation de l’environnement.” Là aussi donc, l’argument de la nature de l’obligation est important pour comprendre les enjeux de la révision constitutionnelle : avec un verbe peu contraignant d’une part (agir), et l’absence du principe de non régression, l’État pourra bien à l’avenir se dégager de ses responsabilités s’il démontre uniquement qu’il a fait le nécessaire pour la préservation de l’environnement et de la diversité biologique, et ce, nonobstant des résultats réels de son action.

    … Et des limites planétaires. Enfin, les « limites planétaires », proposées sous différentes appellations par plusieurs amendements (« raréfaction des ressources », « équilibres écosystémiques », « patrimoine naturel », « règle verte », « résilience des écosystèmes »…) n’ont finalement pas été intégrées à la Constitution. Pourtant, comme nous l’avons souligné de nombreuses fois, reconnaître le principe de limites planétaires, des limites à ne pas dépasser afin d’assurer la sûreté de notre écosystème terrestre, ferait de la France la cheffe de file mondiale en matière d’écologie. Déjà reconnues par l’ONU, la Commission européenne, le Président de la République et même le Trésor français, la reconnaissance d’un cadre contraignant pour les limites planétaires est grandement souhaitable mais surtout possible comme nous l’avons démontré dans notre tribune sur ce sujet, ainsi que dans l’argumentaire que nous avons réalisé.  Pourtant, l’inclusion dans la constitution des limites planétaires n’a été évoqué en tant que telle que par Mme Batho, et ses amendements sur le sujet ont eux aussi été rejetés. Les rapporteur.trice.s des différentes commissions parlementaires et la garde des sceaux n’ont pas du tout évoqué cette question, qui devrait pourtant être au coeur du débat.

    Une série d’amendements instaurant des principes essentiels rejetés. Enfin, de nombreux amendements avaient été déposés par plusieurs groupes parlementaires, incluant notamment des propositions concernant les écocides, la biodiversité et les équilibres écosystémiques… Pour ne donner que quelques exemples: plusieurs amendements de Mr Paul-André Colombani (non inscrit) concernaient le droit des animaux et même la reconnaissance du vivant ; par ailleurs, Mr Colombani avait également proposé un amendement ambitieux, ajoutant à l’article 1er la formulation suivante : « Sont également réprimés, dans les conditions définies par la loi, les écocides imputables à un facteur anthropique. » ; ainsi que nous le proposons depuis le 3 novembre dernier. Ces propositions ambitieuses ont toutes été rejetées.

    Un travail de plaidoyer qui s’appuie sur une sensibilisation des citoyens. Mais ce travail de plaidoyer auprès des parlementaires ne va pas sans une démarche de sensibilisation pour s’assurer du soutien des citoyen.ne.s dans notre mobilisation. Notre Affaire à Tous a communiqué dans différents médias pour expliquer les enjeux de la révision constitutionnelle et les propositions de l’association pour l’intégration de l’environnement et du climat dans la constitution : notamment, la vidéo Brut de Valérie Cabanes, définissant le concept d’écocide, a été vu un demi million de fois. La présidente de Notre Affaire à Tous, Marie Toussaint, est également intervenue dans plusieurs médias pour expliquer comment la France pouvait devenir “championne du monde de la justice climatique”, notamment au micro d’Olivier de Lagarde sur France info. Nous avons aussi publié une tribune, aux côtés de nombreux chercheur.se.s et expert.e.s dont Jean Jouzel et Michel Prieur, revenant sur les grands enjeux de la révision constitutionnelle, et publiée conjointement par Bastamag, Mediapart et Politis. L’intégration du climat, de la biodiversité, des limites planétaires… dans la Constitution ne se joue donc pas uniquement à l’Assemblée Nationale et nous prenons soin d’emmener avec nous des citoyen.ne.s de plus en plus conscient.e.s de la nécessité de faire évoluer notre droit face à l’urgence climatique et environnementale.

     

    Le travail continue…

    Avec la suspension des séances publiques à l’Assemblée Nationale, le calendrier parlementaire concernant la révision constitutionnelle est aujourd’hui relativement flou. La réforme est remise en cause par de nombreux député.e.s, suite à l’“affaire Benalla”. Pour autant, notre travail ne s’arrête bien entendu pas ici : nous allons continuer à pousser pour une révision plus ambitieuse, pour faire vraiment de la France une République écologique. Si le texte parvient à atteindre le Sénat, où de nouveaux amendements pourront être déposés, nous travaillerons avec les sénateur.trice.s pour la reconnaissance des principes qui ont jusque là été laissés de côté par l’Assemblée Nationale : nous avons ainsi récemment fait parvenir une lettre à la Commission du développement durable du Sénat, sur sa demande, pour exposer nos arguments et convaincre de la nécessité de voter les amendements que nous défendons. Nous accompagnerons les sénateur.trice.s qui sont prêt.e.s à défendre ces principes tels que nous les avons développé dans ce document.  Toutefois, si la révision n’arrive pas au Palais du Luxembourg, nous serons ravi.e.s de débattre avec vous des suites que nous pourrons entreprendre, dans la mobilisation citoyenne, et celle de nos représentant.e.s. Nous vous donnons ainsi rendez-vous les 8 et 9 septembre pour l’Assemblée Générale de Notre Affaire à Tous à Paris, pour discuter ensemble de la marche à suivre.

  • En vidéo Brut : Reconnaître les écocides et les limites planétaires

    En vidéo Brut : Reconnaître les écocides et les limites planétaires

    Le 6 juillet dernier, Brut revenait, avec Valérie Cabanes, sur la reconnaissance des écocides et la prévention/pénalisation des crimes contre l’environnement.

    Parce que « Ceux qui commettent ce crime détruisent les conditions vitales pour tous ».

  • Réforme constitutionnelle : des amendements audacieux pour donner des droits à la nature

    Communiqué de presse, le 11 juillet 2018

    Alors que sont entamés les débats en séance plénière de l’Assemblée nationale sur la réforme constitutionnelle, l’association Notre Affaire à Tous se réjouit et apporte son soutien à plusieurs amendements indispensables pour doter la France d’une réelle Constitution écologique.

    Notamment, les amendements portant reconnaissance et pénalisation de l’écocide, ce crime contre l’environnement mettant en jeu la sûreté de la planète, ou encore de l’environnement comme patrimoine du vivant, déposés par le député Paul-André Colombani, constituent des avancées réelles dans le débat philosophique, politique et juridique sur le rapport de l’humain à la nature. Pour Marie Toussaint, Présidente de Notre affaire à tous, “ces amendements permettraient de répondre à l’appel de Michel Serres à la fin des années 90s, qui nous appelait à passer du contrat social au contrat naturel”.

    D’autres amendements sont d’un intérêt certain, notamment ceux inscrivant les communs dans la Constitution afin de mieux les protéger, ou encore ceux proposant de respecter les “équilibres écosystémiques”. Inédits, dans la Ve République.

    Toutefois, il faut rappeler que les propositions initiales de Notre Affaire à Tous et de leurs partenaires de l’Appel pour une Constitution écologique étaient bien plus ambitieuses, s’appuyant sur des termes forts, “garantit” plutôt qu’ “agit”, constitutionnalisant le principe de non-régression ainsi que porté par la députée Delphine Batho, et reconnaissant les limites planétaires.

    Nos ressources sont finies. Leur respect doit figurer parmi les principes fondateurs de notre République, qui deviendrait ainsi la première République écologique à l’échelle planétaire.

    Nous publions, ce mercredi 11 juillet, une tribune collective pour que la réforme tienne compte de l’absolue l’urgence environnementale dans Politis, Mediapart et Bastamag – avec des juristes, philosophes, scientifiques et écologistes.

     

  • Pour une Constitution vraiment écologique

    Le 20 juin dernier, Nicolas Hulot a annoncé, que dans le cadre de la réforme constitutionnelle souhaitée par Emmanuel Macron, et après débat et réflexion autour d’une réécriture de l’Article 1erde la Constitution qui définit les principes fondamentaux de la République, le gouvernement se disait prêt à y inscrire l’obligation d’agir contre les changements climatiques et pour la préservation de la biodiversité (et non dans l’article 34, comme initialement prévuNDLR).

    Retrouvez ici la tribune de Valérie Cabanes, sur Reporterre

  • Le droit ne parvient pas à enrayer l’érosion du vivant, par Sébastien Mabile

    Le droit ne parvient pas à enrayer l’érosion du vivant, par Sébastien Mabile

    « Pollution écologique ». Voilà comment Yves Threard, du Figaro, qualifiait le 21 juin dernier le projet de réforme constitutionnelle voulu par Nicolas Hulot. La charge est violente.

    Lire ici la tribune de Sébastien Mabile

  • Le climat et les limites planétaires dans la Constitution : où en sommes-nous ?

    Le climat et les limites planétaires dans la Constitution : où en sommes-nous ?

    En ce mercredi 27 juin 2018, la commission des lois poursuit l’examen, entamé hier, du texte de réforme constitutionnelle. Parmi les grands sujets de cette réforme figure, ainsi que nous l’avons demandé dès le 3 novembre dernier, l’inscription du climat, de la biodiversité et des limites planétaires au sein de l’article 1er, fondateur de notre République.

    L’examen du texte par la commission des lois intervient après l’adoption des rapports pour avis de la commission développement durable, finances et affaires sociale, ainsi que du rapport d’information de la délégation aux droits des femmes ; et en amont de l’examen du texte en séance plénière, qui débutera le 10 juillet prochain. Retrouvez ici le dossier législatif.

    Ainsi que nous nous y étions engagés, et en lien étroit avec les porteurs de l’Appel pour une Constitution écologique qui réunit une vingtaine d’ONGs et de nombreux experts, ainsi que plusieurs milliers de citoyens, notre association s’investit depuis l’annonce de la réforme constitutionnelle dans des actions de plaidoyer auprès du gouvernement et des parlementaires en portant une proposition de formulation idéale.

    Avec Samuel Leré, de la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH), nous avons rencontré plusieurs parlementaires du groupe En Marche, dont le Vice-Président de la commission des lois Sacha Houlié, qui nous a confirmé que la protection de l’environnement et de la biodiversité figureraient bien parmi les nouveaux termes inscrits a l’article 1 de la Constitution. Toutefois, cette annonce ne peut nous satisfaire, en ce qu’elle perpetue l’exclusion de la saisine du juge constitutionnel dans des d’accidents nucléaires et qu’elle ignore la finitude de la planète et de ses ressources, et la nécessité de revenir d’urgence à des niveaux de production et de consommation permettant la permanence de la vie sur Terre.

    Plusieurs des amendements déposés nous laissent pourtant espérer à une rédaction plus ambitieuse.

    Là où, le 20 juin dernier, le Ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a proposé une phrase peu engageante : « La République agit pour la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et contre le changement climatique », soit avec un verbe peu contraignant -assure serait plus fort ; il a également évoqué l’insertion de la finitude des ressources de la planète dans ce premier article de la Constitution, qui souffrirait de faiblesses juridiques.

    Toutefois, ainsi que le montrent les amendements souhaitant inscrire dans la Constitution les « équilibres écosystémiques », le « patrimoine naturel », la « raréfaction des ressources », la « règle verte », la « résilience » ou encore, ainsi que nous l’avions suggéré, les « limites planétaires », cela est souhaitable, et possible !

    Notre affaire à tous a donc fait parvenir Argumentaire limites planétaires sur cette question précise, et continuera à faire entendre sa voix pendant l’examen du texte (suivez ici les différents communiqués de réaction aux débats parlementaires).

    Enfin, d’autres amendements ont un intérêt certain dans le débat pour la protection de et l’attribution de droits à la nature : notamment celui déposé par Delphine Batho pour la reconnaissance des « biens communs », ou encore plusieurs amendements de Paul-André Colombani qui demande notamment à ce que l’environnement soit considéré comme le patrimoine commun des êtres vivants, et non pas seulement des êtres humains.

  • Réforme constitutionnelle : Nicolas Hulot retient les propositions des associations

    Réforme constitutionnelle : Nicolas Hulot retient les propositions des associations

    Communiqué de presse, Notre Affaire à Tous, le 20 juin 2018

    En ce mercredi 20 juin 2018, le Ministère de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a affirmé à BFM TV que l’environnement, le climat et la biodiversité, mais également la finitude des ressources et les limites planétaires, devaient être et seraient inscrits à l’article 1er de notre loi fondamentale.

    La semaine passée, l’association Notre affaire à tous exprimait ses préoccupations quant aux propositions formulées et adoptées par la Commission du Développement Durable de l’Assemblée nationale quant au projet de réforme constitutionnelle. Pour Marie Toussaint, présidente de l’association, “La position du Ministre vient soulager et rendre espoir à toutes celles et tous ceux qui souhaitent voir la France revenir à une consommation d’une seule planète, et ainsi mieux protéger les droits de nos concitoyen.ne.s.”

    La proposition formulée par de nombreuses ONGs, dont Notre affaire à tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, ainsi que les porteurs de l’Appel pour une Constitution écologique dont CliMates, le REFEDD et le WARN, vise précisément  à garantir, parmi les normes fondamentales de la République, la lutte contre le changement climatique, pour la préservation de la biodiversité et le respect des limites planétaires. Une nécessité absolue, au vu des rapports scientifiques qui, quasi-quotidiennement dans le monde, interpellent sur l’urgence de la protection du vivant.

    L’inscription des limites planétaires dans la Constitution pose, semble-t-il, des questions juridiques. Elles ont pourtant été adoptées par les Nations-Unies comme un cadre de travail scientifique, pouvant permettre, à l’instar de ce qui se pratique sur les médicaments ou les substances chimiques et toxiques, de circonscrire les activités humaines et de prévenir les actions ayant un effet notable et irréversibles sur l’environnement. Le droit a déjà, et peut ici également, adopter de telles mesures.

    Pour Valérie Cabanes, l’une des contributrices majeures de la rédaction de la proposition, “L’inscription des limites planétaires dans le droit ouvre aussi la voie à la pénalisation des crimes contre la sûreté de la planète, les écocides”.

    Notre affaire à tous rappelle également son soutien aux amendements visant à donner des droits à la nature, en premier lieu aux animaux, déposés par le député Paul-André Colombani.

    Rappel de la formulation préconisée par les ONGs et de nombreux experts : “La République veille à un usage économe et équitable des ressources naturelles, garantit la préservation de la diversité biologique et lutte contre les changements climatiques dans le cadre des limites planétaires”.

  • Les 30 juin et 1er juillet : Grenoble Zéro Fossile !

    Vous souhaitez vous engager pour que votre ville n’investisse plus dans les énergies fossiles ? Vous aimeriez que votre ville porte plainte contre les multinationales d’énergies fossiles les plus pollueuses et que celles-ci prennent en charge les coûts d’adaptation au changement climatique ?

    Notre Affaire à tous et 350 organisent deux évènements à Grenoble, une conférence pour comprendre les enjeux du désinvestissement des industries fossiles et des actions en justice pour le climat, suivie le lendemain d’une formation pour agir près de chez vous. Ces deux moments sont faits pour vous si vous habitez à Grenoble ou bien dans une autre commune et souhaitez découvrir tous les outils pour monter une campagne près de chez vous !

    Inscrivez-vous pour assister aux évènements ici

    Samedi 30 juin : une conférence pour découvrir les enjeux du désinvestissement et de l’action en justice climatique, avec la présence de 350, Notre Affaire à tous ainsi que des élus locaux.

    RDV de 19h à 21h à Cap Berriat NORD
    5, rue Georges Jacquet
    38000 GRENOBLE

    Avec : Victoire Guillonneau (350.org), Sébastien Mabile et Anaïs Rémont (Notre affaire à tous), Vincent Fristot (adjoint au Maire de Grenoble en charge de l’urbanisme et de la transition, Président de Grenoble Gaz et Electricité) et Pierre Mériaux (délégué au Maire de Grenoble au tourisme et à la montagne).

    Dimanche 1er juillet : une formation pour apprendre de façon collective à s’organiser dans sa ville, imaginer des actions créatives pour faire parler du sujet et constituer des groupes ou rejoindre les groupes locaux qui pourront porter ces questions auprès des municipalités.

    RDV de 10h à 13h à Cap Berriat NORD
    Pour celles et ceux qui le souhaitent, nous partagerons ensuite un repas ensemble !

    Le climat se réchauffe et les villes alpines sont déjà touchées directement, que ce soit par la fonte des neiges, l’érosion des sols ou le préjudice touristique. Pourtant, aucun mécanisme ne permet réellement aux citoyen.ne.s de garantir l’application de l’Accord de Paris, ni même de dénoncer les responsables. Il est donc nécessaire de mettre en place des moyens juridiques permettant aux citoyen-nes de défendre le climat en justice. Et au niveau local, vous pouvez agir en demandant à votre ville de se libérer de l’argent public investi dans les énergies fossiles.

    Rejoignez-nous et venez rencontrer d’autres personnes près de chez vous qui sont prêtes à se mobiliser pour peser localement et participer à des actions en faveur du climat. Nous avons besoin que de nombreuses personnes dans notre entourage et partout dans le monde se lèvent, se rassemblent et agissent ensemble. C’est maintenant que nous vous proposons d’agir !

    L’événement facebook

  • Il est urgent d’agir : découvrez nos visuels pour la pétition du Recours Climat Citoyen !

    Il est urgent d’agir : découvrez nos visuels pour la pétition du Recours Climat Citoyen !

    Déjà près de 90 000 personnes ont apporté leur signature pour soutenir le recours devant la Cour de Justice de l’Union Européenne des 11 familles impactées par le dérèglement climatique du #PeoplesClimateCase. Vous aussi, faites connaître cette pétition et partagez-la à vos proches !

    LE VISUEL TWITTER / COVER 

    LE VISUEL TWITTER (POST)

    LE VISUEL FACEBOOK (PAGE /PROFILE COVER)

  • Réforme constitutionnelle : des inquiétudes pour la planète, teintées de belles propositions

    Réforme constitutionnelle : des inquiétudes pour la planète, teintées de belles propositions

    Communiqué de presse, Notre Affaire à Tous, le 13 juin 2018

    L’association Notre affaire à tous est préoccupée par les discussions en cours au sein de la Commission du Développement Durable de l’Assemblée nationale quant au projet de réforme constitutionnelle. En effet, alors que les discussions laissaient espérer une amélioration sensible de la prise en compte de l’environnement et du climat dans le projet de réforme constitutionnelle, le rapporteur pour avis du projet de loi Christophe Arend a proposé un amendement visant à intégrer à l’article 1er  “la préservation de l’environnement”.

    Cette proposition est insuffisante, voire inutile, puisqu’il ne s’agirait ici que de copier-coller des éléments déjà contenus au sein de la Charte de l’environnement, sans renforcer l’obligation de préservation du climat et de la biodiversité, sans inciter au respect des limites planétaires, ainsi que d’autres Etats dans le monde l’ont déjà fait. Les dispositions que Christophe Arend propose d’ajouter à l’article 1er manquent ainsi cruellement d’efficacité,  dans un contexte où l’état de notre planète se dégrade de plus en plus rapidement. Notre affaire à tous rappelle la proposition formulée par de nombreuses ONGs, visant à inscrire à l’article premier de la Constitution “La République veille à un usage économe et équitable des ressources naturelles, garantit la préservation de la diversité biologique et lutte contre les changements climatiques dans le cadre des limites planétaires”. Par ailleurs, nous devons rester vigilant.e.s quant à certains amendements visant à remplacer le principe de précaution par un principe “d’innovation responsable”. Cette démarche peut rapidement constituer une menace et un danger majeurs pour les humains et la planète.

    Des droits pour la nature. Notre affaire à tous se réjouit de l’adoption d’un amendement visant à constitutionnaliser le principe de non-régression. Notre association, qui oeuvre pour la justice climatique et environnementale et la protection des communs naturels, tient également à féliciter le député Paul-André Colombani pour ses divers amendements allant dans le sens de l’attribution de droits à la nature, en demandant notamment à reconnaître l’environnement comme le patrimoine commun de l’ensemble des “êtres vivants”. Des droits sont déjà partiellement reconnus à la nature par la loi française, à travers le préjudice écologique ou le “principe unitaire de vie” inscrit au sein du Code de l’environnement des îles Loyauté de Nouvelle-Calédonie. Il est grand temps d’ouvrir, en France, cette nouvelle page de la relation de l’humain à la nature et au vivant. Notre Affaire A Tous soutient également les amendements ambitieux du député Loic Prud’homme, reprenant les propositions formulées par les ONGs.

    Face à l’urgence climatique et environnementale, et afin de faire de la France un pays exemplaire au niveau international, Notre affaire à tous demande aux député.e.s et au gouvernement de garantir l’effectivité de l’actuelle réforme pour la préservation des communs naturels. Notre affaire à tous poursuivra son action pour mettre la Constitution à l’heure du climat, à travers la mobilisation citoyenne et un plaidoyer soutenu auprès des parlementaires.

     

    Contact presse : Marie Toussaint, marie@notreaffaireatous.org, 0642008868