Catégorie : Multinationales

  • CP / Notre Affaire à Tous et Sherpa demandent à l’Autorité des Marchés Financiers de vérifier la sincérité des informations financières de Total en matière de risques climatiques

    Jeudi 28 mai 2020

    A la veille de l’assemblée générale de Total, ce jeudi 28 mai 2020, Notre Affaire à Tous et Sherpa signalent à l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) de potentielles contradictions, inexactitudes et omissions dans les documents financiers et les récentes communications publiques de l’entreprise pétrolière en matière de risques climatiques. Les associations considèrent que le Groupe fonde sa communication financière sur des hypothèses incertaines ne rendant pas compte de manière suffisamment prudente des risques financiers liés à la dépendance de son modèle économique aux hydrocarbures, ni des risques d’une possible dépréciation très forte de ses actifs. Le régulateur pourra être amené à vérifier la sincérité des informations financières divulguées par Total en matière de risques climatiques. 

    Le 28 janvier 2020, Total a été assignée en justice par nos organisations et une dizaine de collectivités territoriales sur le fondement de la loi sur le devoir de vigilance et de l’article 1252 du code civil. La transition énergétique défaillante de Total ne permet pas d’enrayer le réchauffement climatique et contribue ainsi aux risques d’atteintes graves et irréversibles à nos droits fondamentaux. Aux côtés des dommages environnementaux et sociaux, le changement climatique implique également des risques financiers importants pour les entreprises, en particulier pour celles du secteur des énergies fossiles. Pour réaliser les objectifs de l’Accord de Paris, des baisses conséquentes de la production mondiale de pétrole et de gaz sont nécessaires selon les différents rapports du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC) et de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE). 

    L’organisation Carbon Tracker Initiative (CTI) estime à ce titre que 20 à 70% des investissements de Total sont incohérents avec les scénarios de limitation de la température en dessous de 2°C (1)Ce risque financier fait désormais l’objet d’inquiétude de la part de certains actionnaires de Total. Un groupement de onze investisseurs qui déposé une résolution actionnariale le 15 avril dernier relatif au climat indique être “soucieux du risque de dépréciation des actifs (« stranded assets ») de Total, dont la valorisation et le modèle économique dépendent fortement des réserves d’énergie fossile dont elle gère l’exploitation.” (2) De fait, en 2018, 95% des investissements du Groupe le sont vers le secteur des hydrocarbures (3). En 2030, seulement 20% des investissements devraient être dédiés à l’électricité bas-carbone (4). 

    Pour Notre Affaire à Tous : “L’effondrement du cours du pétrole lié au covid-19 révèle au grand jour la toxicité de la dépendance aux hydrocarbures et précipite l’entreprise au bord du gouffre. Un manque à gagner important est à noter à court-terme (5), et en raison de la décarbonisation du secteur des transports qui s’accélère, il est probable que le prix du pétrole ne revienne plus jamais aux niveaux antérieurs. L’entreprise ne pourrait donc plus générer les revenus nécessaires pour effectuer sa propre transformation. Or, ce risque n’est détaillé nul part publiquement”.

     Plus particulièrement, nos organisations signalent à l’AMF les points suivants :

    • Total s’appuie sur des projections du prix du pétrole excessivement optimistes afin de justifier un risque limité de dépréciation de ses actifs pétroliers.
    • Total n’indique aucune information relative à la cohérence de ses investissements avec des scénarios de décarbonisation comme le fait le Carbon Tracker Initiative.
    • Les récentes annonces de Total (6) selon lesquelles l’entreprise dispose d’une ambition prétendument “en ligne avec les objectifs de l’accord de Paris” sont contestées par de nombreux analystes et seraient donc susceptibles d’induire en erreur les investisseurs dès lors qu’elle ne mettrait pas fin au risque d’actif échoué.
    • Nous nous interrogeons enfin sur les perspectives de versement de dividendes dans un monde où le prix du baril est très inférieur aux objectifs annoncés par Total et alors qu’une grande parties des compagnies pétrolières ont décidé de réduire leur distribution (7).

    Pour Sherpa, “le modèle économique de Total est de toute évidence exposé aux politiques de lutte contre le changement climatique en cours et à venir. L’entreprise doit aujourd’hui être transparente sur la réalité de sa stratégie et sur les risques qu’elle représente pour ses investisseurs. Il revient notamment à l’AMF, qui s’est récemment renforcée en matière de contrôle des risques financiers liés au changement climatique, de vérifier la sincérité de ces informations et, en cas de manquement, de sanctionner l’entreprise”. 

    Contacts presse :

    • Seattle Avocats – François de Cambiaire – 06 87 93 62 05 et Sébastien Mabile – 06 62 65 35 19
    • Notre Affaire à Tous – Cécilia Rinaudo cecilia.rinaudo@notreaffaireatous.org – 06 86 41 71 81
    • Sherpa – Lucie Chatelain lucie.chatelain@asso-sherpa.org 06 47 11 65 06

    Notes : 

    (1) Voir les études suivantes du CTI : « 2 degrees of separation”, 2018 ; « Breaking the Habit », 2019. 

    (2)  Voir communiqué de presse des investisseurs propos de la résolution actionnariale : https://isr.meeschaert.com/wp-content/uploads/sites/20/2020/04/CP-depot-de-resolution-Total-FINAL.pdf 

    (3) Total, DDR 2018, p. 68.

    (4) Étant précisé que le terme “électricité bas-carbone” n’exclut pas la génération d’électricité à partir du gaz, une énergie fossile fortement émettrice en méthane ; v. Déclaration conjointe de Total S.A. et des représentants d’investisseurs membres de la coalition Climate Action 100+, 5 mai 2020, p. 4.

    (5) Selon les Echos, au premier trimestre, le résultat net ajusté de Total a baissé de 35%, à 1,8 milliard de dollars : https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/coronavirus-total-se-serre-encore-plus-la-ceinture-1200471

    (6) https://www.total.com/fr/medias/actualite/total-se-dote-dune-nouvelle-ambition-climat-pour-atteindre-la-neutralite-carbone

    (7) Selon un récent article publié antérieurement à la crise du coronavirus, Total et d’autres compagnies pétrolières verseraient même tous les ans des dividendes à leurs actionnaires dépassant leur trésorerie disponible pour éviter un désinvestissement. la décision de Total de maintenir sa distribution de dividendes apparaît d’autant plus problématique que ses concurrents semblent avoir pris acte de la crise économique et climatique : Shell a ainsi divisé ses dividendes par trois

  • CP / Nouvelles ambitions de Total en matière de changement climatique : une « neutralité carbone » à géométrie variable ?

    6 ma 2020

    Sous la pression de la société civile et des engagements neutralité carbone 2050 à l’échelle européenne, Total prend enfin acte de sa responsabilité majeure en matière de climat. Néanmoins, alors que son empreinte carbone a encore augmenté en 2019, les objectifs intermédiaires du Groupe à 2030 restent inchangés et Total ne présente aucun plan crédible de sortie des énergies fossiles. De fait, Total continuera d’investir massivement dans le pétrole et le gaz et se réserve la possibilité de vendre des quantités importantes de produits carbonés après 2050, notamment en dehors de l’Europe. Par ailleurs, ces engagements ne sont pas repris dans le plan de vigilance de la société mère du Groupe, document juridiquement contraignant et opposable aux membres de la société civile.

    Quelles sont les nouvelles ambitions climatiques de Total annoncées aujourd’hui ?

    • Viser la neutralité carbone dans le monde en 2050 pour ses émissions relevant des scopes 1 et 2 (respectivement les émissions directes et indirectes liées à la consommation d’énergie des sites opérés)
    • Atteindre la neutralité carbone en Europe en 2050 pour l’ensemble de ses émissions, y compris celles qui relèvent du scope 3 (émissions résultant de l’utilisation des produits)
    • Réduction de 60% l’intensité carbone dans le monde en 2050 (scope 1 + 2 + 3)
    • Investissement de 20% dans le secteur ‘bas carbone’ (1) d’ici 2030

    Pourquoi cet objectif ne change pas sa stratégie pétrolière et gazière ?

    Tout d’abord, les émissions du scope 3 représentent 85% des GES de l’entreprise (2) et le marché européen 50 à 60% des ventes de Total (3). Dit autrement, 40 à 50% des parts de marché du groupe ne sont pas concernées par l’objectif de neutralité carbone et Total pourrait toujours revendre ses produits carbonés en dehors de l’Europe. Cette annonce ne fait donc que transposer à l’échelle du groupe les conséquences du projet de “Green Deal” européen. Il n’est pas davantage précisé quelle sera la contribution des technologies de captage et de stockage du CO2 (dites “CCUS”) dans cet objectif, alors même que le Giec rappelle qu’elles “sont incertaines et comportent des risques manifestes” (4). 

    Ensuite, la réduction de -60% de l’intensité carbone ne garantit pas la baisse des émissions nettes du Groupe qui ne limite pas le volume d’hydrocarbures qu’il se permettra de vendre à cet horizon 2050. Il ne s’agit que du prolongement temporel de ses objectifs antérieurs de réduction d’intensité carbone de 15% pour 2030 et de 25 à 40% pour 2040. Les faits démontrent que la légère baisse de l’intensité carbone des produits utilisés par les clients de Total sur 2019 (71 à 70 gCO2 e/kBTu) s’est accompagnée d’une hausse des émissions absolues du scope 3 la même année (400 à 410 MtCO2e) (5) laquelle s’explique par la hausse de la production d’hydrocarbures du Groupe de 9% en 2019 (6). A contre-courant des actions requises pour lutter contre l’urgence climatique, Total envisage de croître dans le domaine du oil and gas (7). 

    Pour les organisations qui ont lancé l’action en justice contre Total : “Comme cela est rappelé dans notre action en justice, il est nécessaire que l’entreprise envisage une baisse drastique de la production du pétrole et du gaz afin de faire cesser sa contribution illicite au réchauffement climatique (8). Par conséquent, les investissements doivent être dirigés massivement vers les énergies décarbonées et être significativement plus élevés que les prévisions actuelles” (9). 

    Enfin, ces engagements ne sont pas repris dans le plan de vigilance de la société mère du Groupe, qui contraindrait juridiquement l’entreprise à mettre en oeuvre ses ambitions. Plus que jamais, les 5 associations et 14 collectivités (10) sont convaincues de la légitimité de l’action en justice engagée en janvier 2020 devant le tribunal judiciaire de Nanterre qu’elles entendent poursuivre et amplifier. Elles demandent à Total d’aligner l’ensemble de ses activités sur une trajectoire compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5°C afin de prévenir les atteintes aux droits humains, à l’environnement et à la santé et sécurité des personnes qui résulteraient d’un réchauffement incontrôlé du climat. De par son incomplétude et son incohérence avec les objectifs de croissance du groupe, l’annonce de Total ne permet pas de limiter le réchauffement climatique à un niveau tolérable et compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris.

    Contacts presse :

    Notes : 

    (1). L’énergie fossile du gaz n’en est pas exclue.
    (2). p. 232 du DUE 2019 de Total
    (3). P. 6 du DUE 2019 et P. 8 du DDR 2018 de Total
    (4). GIEC, Résumé à l’intention des décideurs « Réchauffement planétaire de 1,5 °C, Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la parade mondiale au changement climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté », sous la direction de V. Masson-Delmotte et al., Organisation météorologique mondiale, Genève, Suisse, 32 p. 
    (5). p.232 DEU 2019
    (6). p.26 DEU 2019
    (7). En effet la société considère qu’il subsiste “une nécessité pour l’industrie d’investir de façon très substantielle pour faire face au déclin naturel des champs et répondre à la demande de pétrole prévue par ces scénarios à horizon de 20 ans et du ralentissements des investissements observés depuis 2015 dans l’industrie gazière et pétrolière” (p 305 DUE 2019).
    (8). Le pétrole soit divisé par 10 dans le mix énergétique mondial primaire et le gaz par 6 d’ici 2050 par rapport à 2010 pour atteindre l’objectif 1,5°C, résumé spécial 1,5°C du GIEC de 2018
    (9). Selon le GIEC, la part des ENR dans le mix énergétique mondial doit quadrupler en 2030 et octupler en 2050.
    (10). Arcueil, Bayonne, Bègles, Bize-Minervois, Champneuville, Centre Val de Loire, Correns, Est-Ensemble Grand Paris, Grenoble, La Possession, Mouans-Sartoux, Nanterre, Sevran et Vitry-le-François.

  • Rapport « Vigilance climatique »

    Rapport « Vigilance climatique »

    Le devoir de vigilance c’est quoi ?

    Le texte de loi devoir de vigilance a été introduit à l’Assemblée Nationale juste après l’effondrement du Rana Plaza, une usine textile, qui a fait plus de 1100 morts au Bangladesh en 2013. Ce drame a révélé la nécessité d’imposer un devoir de vigilance aux entreprises sur l’ensemble de la chaîne de production.

    L’objectif de cette loi, qui a été définitivement adoptée en 2017, est de “responsabiliser ainsi les sociétés transnationales afin d’empêcher la survenance de drames en France et à l’étranger et d’obtenir des réparations pour les victimes en cas de dommages portant atteinte aux droits humains et à l’environnement”. Désormais, celles-ci peuvent obtenir réparation auprès des sociétés mères pour des dommages causés par leurs filiales ou prestataires.

    Les raisons de l’étude

    Ce rapport a d’abord une visée informative : Il s’agit de permettre aux citoyen-e-s, consommateurs, et participants à la société civile de s’approprier les codes et outils juridiques applicable à l’encontre des multinationales polluantes pour faire valoir leurs droit à l’information, et exiger plus de transparence. 

    Cette visée informative, notre rapport ne s’y limite pas pour autant. Le second enjeu de ce rapport est de contribuer à une interprétation ambitieuse de la loi de vigilance qui doit s’imposer aux sociétés polluantes. C’est pourquoi des courriers d’interpellation ont été envoyés aux entreprises afin de leur demander de : 

    • de reconnaître les risques climatiques et leur part de responsabilité
    • d’être parfaitement transparentes, en particulier lorsqu’elles divulguent leur empreinte carbone ;
    • d’adopter une stratégie et des objectifs chiffrés en lien avec l’objectif 1,5°C
    • de réduire drastiquement leurs émissions de manière à contenir le réchauffement climatique en deçà de 1,5 degrés. 

    Si les pouvoirs publics doivent jouer un rôle fondamental dans la lutte contre le réchauffement climatique, les entreprises partagent aussi cette responsabilité. Très fortement contributrices au réchauffement, les multinationales françaises doivent répondre de leurs actes et accélérer leur transition énergétique. Ainsi, Notre Affaire à Tous cherche à remédier au vide juridique concernant la non-application de l’Accord de Paris aux entreprises en s’appuyant notamment sur la loi relative au devoir de vigilance.

    L’objectif final de ce benchmark est de renforcer l’application de la loi vigilance et de montrer son utilité en matière de lutte contre le dérèglement climatique.

    Les enseignements clés du rapport 2021

    Les résultats principaux

    1. Manque d’intégration du climat au plan de vigilance
    2. Empreinte carbone en hausse et communication incomplète
    3. Une reconnaissance limitée du risque climatique
    4. Des engagements peu précis et rarement ambitieux
    5. Absence de mesures cohérentes mises en œuvre
    6. Des stratégies ne répondant pas aux priorités du plan de relance

    Nos demandes

     Toutes les entreprises analysées font face à des risques de non-conformité. Pour y remédier, elles doivent, comme indiqué dans les courriers d’interpellation qui leur ont été adressés :

    • dévoiler intégralement les émissions directes & indirectes du groupe

    • reconnaître les risques climatiques et leur part de responsabilité

    • adopter une stratégie et des objectifs chiffrés en lien avec l’objectif 1,5°C

    • mettre en place des actions cohérentes et effectives de réduction de GES

    • intégrer les informations climatiques pertinentes aux plans de vigilance

    • et enfin, appeler les pouvoirs publics à changer les règles du jeu économique si les entreprises ne parviennent pas à s’autoréguler.

     “Le contrôle du respect par les entreprises de leurs obligations climatiques est indispensable, qui plus est dans le contexte de crise sanitaire actuel où celles-ci bénéficient d’aides publiques importantes dans le cadre du plan de relance. Afin qu’un modèle économique résilient et respectueux de l’environnement et des droits humains puisse émerger, ces aides doivent être dirigées vers des entreprises disposant d’une réelle stratégie de décarbonation de leurs activités.”

    Laure Barbé, COORDINATRICE DE L’ÉTUDE 2021 POUR NOTRE AFFAIRE À TOUS

    Nos ressources

    Rapport 2023

    Rapport 2022

    Rapport 2021

    Rapport 2020

  • Multinationales / Rapport « Vigilance climatique » : Revue de presse

    Le 2 mars 2020, après plus d’un an de travail, de recherche et d’enquête, Notre Affaire à Tous publie une étude juridique comparative sans précédent de la vigilance climatique de 25 multinationales françaises ! 


    RTL, 8 mars 2020

    Environnement : « Les entreprises sont douées dans le greenwashing », selon une association

    25 multinationales françaises ont été épinglées par l’association « Notre Affaire à Tous » sur leur devoir de vigilance environnementale. Marie Toussait, co-fondatrice de l’association, assure que « sur le climat, (les entreprises) sont complètement à côté de la plaque ».

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    El Watan, 5 mars 2020

    Climat : une ONG pointe le manque de vigilance de 25 grandes entreprises françaises

    « Les multinationales françaises ne s’engagent pas assez pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre », a estimé mardi l’association Notre affaire à tous qui a réalisé un classement de 25 d’entre elles.

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    Usbek et Rica, 4 mars 2020

    25 multinationales françaises dans l’illégalité face au climat, dénonce Notre Affaire à Tous

    L’association Notre affaire à tous a publié le 2 mars une étude portant sur 25 multinationales françaises et dénonçant le non respect de leur « devoir de vigilance » en matière climatique.

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    Novethic, 4 mars 2020

    Climat : Notre Affaire à tous pointe le manque de vigilance de 25 grandes entreprises Françaises

    Après Total, ce sont 25 grandes entreprises du CAC40 qui sont passées sur le grill par Notre affaire à tous concernant leur action climatique. L’ONG utilise la loi sur le devoir de vigilance pour pointer du doigt les manquements en matière de stratégie climatique.

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    RFI, 3 mars 2020

    Notre Affaire à Tous publie un rapport sur la mise en oeuvre de la loi sur le devoir de vigilance par les entreprises

    Depuis une loi votée en 2017, les grandes entreprises françaises doivent publier et mettre en œuvre un plan de vigilance afin de prévenir les atteintes graves à l’environnement. Lundi 2 mars, l’association Notre Affaire à Tous a publié une étude juridique comparative, Benchmark  de la vigilance climatique des multinationales  dans laquelle elle épingle 25 entreprises qui, selon elle, ne respectent pas la loi.

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    La Relève et la Peste, 3 mars 2020

    25 multinationales françaises émettent 8 fois plus de gaz à effet de serre que l’ensemble du pays !

    Fruit d’un travail de plus d’un an, le nouveau rapport de l’association Notre Affaire à Tous a étudié l’empreinte carbone de 25 multinationales françaises, mais surtout les moyens qu’elles mettent en œuvre, ou pas, pour empêcher l’emballement de la crise climatique.

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    Batiweb, 3 mars 2020

    Les majors du BTP ne sont pas assez engagés contre les changements climatiques 

    L’association « Notre affaire à tous » a publié le 2 mars dernier un rapport général nommé « Benchmark de le vigilance climatique des multinationales ».

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    RSE Magazine, 3 mars 2020

    Devoir de vigilance : Les multinationales françaises n’en font pas assez 

    Une étude de Notre affaire à tous assure que vingt-cinq multinationales françaises n’en font pas assez dans le domaine du devoir de vigilance. L’étude pointe particulièrement du doigt le manque d’effort pour évaluer l’impact environnemental global de leurs activités.

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    Environnement magazine, 3 mars 2020

    Vigilance climatique : Une défaillance systémique au sein du CAC 40 

    Aucune des 25 multinationales scrutées par Notre affaire à tous ne se conforme à la loi sur le devoir de vigilance de mars 2017 et à la Charte de l’environnement de 2005, selon le rapport publié le 2 mars par l’association.

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    La Tribune, 3 mars 2020

    Vigilance climatique : 25 multinationales françaises rappelées à l’ordre 

    Ces sociétés ne respectent ni leurs obligations en matière de transparence, ni leur devoir de se conformer à l’Accord de Paris, dénonce une étude de l’ONG Notre affaire à tous.

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    Les Echos, 3 mars 2020

    Climat : Les grands groupes français ne sont pas assez transparents 

    Dans un rapport publié lundi, l’association Notre Affaire à tous, qui a déjà assigné Total en justice en janvier, juge que la loi sur le devoir de vigilance reste « complètement inobservée ».

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    L’Humanité, 3 mars 2020

    Environnement : les multinationales françaises hors la loi

    Elles ont un bilan carbone huit fois supérieur à celui du territoire français et n’appliquent pas la loi sur le devoir de vigilance. 25 multinationales françaises sont mises en demeure par l’ONG Notre affaire à tous (Naat) afin qu’elles s’engagent à protéger le climat.

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    Reporterre, 3 mars 2020

    Contre la crise climatique, les grandes entreprises françaises ne font rien 

    Dans une étude publiée lundi 2 mars, l’ONG Notre Affaire à tous constate que l’écrasante majorité de 25 grandes entreprises françaises n’a pris aucune mesure pour limiter les conséquences de son activité sur le climat.

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    Business and Human Rights Resource Centre, 3 mars 2020

    French companies are not fully meeting climate obligations under Duty of Vigilance law, study finds

    25 French multinational corporations challenged by the NGO Notre Affaire à tous on climate shortcomings.

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    RFI, 3 mars 2020

    Une ONG épingle 25 multinationales françaises pour leur  inaction climatique  

    Les entreprises françaises sont tenues par la loi de prendre part à la lutte contre le changement climatique. Mais selon une étude publiée lundi par l’ONG Notre Affaire à Tous portant sur 25 multinationales françaises, c’est loin d’être le cas.

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    La Croix, 3 mars 2020

    25 multinationales interpellées pour manque de « vigilance climatique »

    L’ONG « Notre affaire à tous », qui a attaqué Total en justice pour inaction climatique, dévoile un classement de 25 multinationales qui selon elle ne respectent pas la loi sur le devoir de vigilance.

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    Actu Environnement, 2 mars 2020

    Vigilance climatique : 25 multinationales françaises hors la loi selon Notre Affaire à Tous

    L’association à l’origine du contentieux contre Total dénonce 24 autres multinationales françaises, qui ne respecteraient pas la loi sur le devoir de vigilance. Aucune d’entre elles n’aurait adopté l’objectif des 1,5°C de l’Accord de Paris.

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    Journal de l’environnement, 2 mars 2020

    Climat : Les entreprises françaises manquent de vigilance

    Dans un rapport, publié ce 2 mars, l’association Notre affaire à tous pointe le manque de précisions des plans de vigilance des multinationales françaises.

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    Le Figaro, 2 mars 2020

    Les multinationales doivent en faire plus pour le climat

    Les multinationales françaises ne s’engagent pas assez pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, estime mardi l’association Notre affaire à tous qui a réalisé un classement de 25 d’entre elles. 

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    France Inter, 2 mars 2020

    Devoir de vigilance climatique : 25 multinationales françaises épinglées

    L’association Notre Affaire à Tous interpelle des entreprises au bilan carbone huit fois supérieur à celui du territoire français, afin qu’elles s’engagent à protéger le climat. 

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    Forbes, 2 mars 2020

    Just 25 French Firm’s produce 8 Times France’s carbon Emissions : Study

    Twenty-five French multinationals produce eight times the carbon dioxide emissions of the entire country of France and are failing to meet their environmental obligations under French law, according to a study released today.

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    Le Journal du Dimanche, 02 mars 2020

    Lutte contre les changements climatiques : voici les bons et les mauvais élèves au sein du CAC 40

    Selon une étude comparative portant sur les stratégies de 25 entreprises cotées au CAC 40, aucun grand groupe français n’est en conformité avec la loi et la vigilance climatique.

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    20 minutes, 2 mars 2020

    Environnement : Vingt-cinq multinationales françaises épinglées par « Notre Affaire à Tous » sur leur devoir de vigilance

    Depuis 2017, les grandes entreprises françaises doivent publier et mettre en œuvre un plan de vigilance pour prévenir les atteintes graves à l’environnement. L’ONG Notre Affaire à tous s’est penchée sur les copies de 25 multinationales françaises.

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    Connaissance des énergies, 2 mars 2020

    L’association Notre Affaire à Tous appelle les multinationales françaises à en faire plus pour le climat

    Notre affaire à tous a voulu « évaluer la transparence et la suffisance des engagements des entreprises soumises à la loi relative au devoir de vigilance en matière climatique ».

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  • Rapport « Vigilance climatique » 2020

    Le plan de vigilance climatique de 25 multinationales passé au crible

    Le lundi 2 mars 2020, après plus d’un an de travail, de recherche et d’enquête, Notre Affaire à Tous publie une étude juridique comparative sans précédent de la vigilance climatique de 25 multinationales françaises ! 

    Ce long travail de recherche s’est basé sur l’étude des documents de référence des 25 entreprises afin d’évaluer la mise en œuvre de la loi sur le devoir de vigilance en matière climatique. Des critères de notation ont été développés afin d’évaluer le comportement des multinationales. Ceux-ci s’appuient sur les objectifs internationaux de l’Accord de Paris ainsi que les données scientifiques du GIEC et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

    Résultat : aucune entreprise ne se conforme véritablement aux obligations découlant de la loi et de la Constitution. L’association, qui a déjà assigné la pollueuse Total en justice, interpelle désormais ces 25 entreprises au bilan carbone huit fois supérieur à celui du territoire français afin qu’elles s’engagent à protéger le climat.

    Très fortement contributrices au réchauffement, les multinationales françaises doivent répondre de leurs actes et accélérer leur transition énergétique

    Si les pouvoirs publics doivent jouer un rôle fondamental dans la lutte contre le réchauffement climatique, les entreprises partagent aussi cette responsabilité, et pour cause : l’empreinte carbone cumulée des multinationales évaluées s’élève à 1.517 millions de tonnes (Mt) de CO2e. En prenant notamment en compte certaines contre-expertises, cette empreinte carbone totale dépasserait 3549 Mt CO2e5. Cela représente huit fois les émissions territoriales françaises (445 Mt CO2e) ! 

    Les raisons de l’action

    Ce rapport a d’abord une visée informative : Il s’agit de permettre aux citoyen-e-s, consommateurs, et participants à la société civile de s’approprier les codes et outils juridiques applicable à l’encontre des multinationales polluantes pour faire valoir leurs droit à l’information, et exiger plus de transparence. 

    Cette visée informative, notre rapport ne s’y limite pas pour autant. Le second enjeu de ce rapport est de contribuer à une interprétation ambitieuse de la loi de vigilance qui doit s’imposer aux sociétés polluantes. C’est pourquoi des courriers d’interpellation ont été envoyés aux entreprises afin de leur demander de : dévoiler intégralement les émissions directes & indirectes du groupe, reconnaître les risques climatiques et leur part de responsabilité, adopter une stratégie et des objectifs chiffrés en lien avec l’objectif 1,5°C, mettre en place des actions cohérentes et effectives de réduction de GES, intégrer les informations climatiques pertinentes aux plans de vigilance. 

    Ainsi, Notre Affaire à Tous cherche à établir la responsabilité des pollueurs en matière de climat afin de remédier au vide juridique concernant la non-application de l’Accord de Paris aux entreprises. 

    Les enseignements clés du rapport

    Les résultats principaux

    1. Manque d’intégration du climat au plan de vigilance
    2. Communications incomplètes de l’impact climatique et de l’empreinte carbone
    3. Absence quasi-générale de reconnaissance de leur part de responsabilité dans le réchauffement climatique
    4. Trop faible niveau d’engagement au regard des
      risques encourus

    Nos demandes

     Toutes les entreprises analysées font face à des risques de non-conformité. Pour y remédier, elles doivent, comme indiqué dans les courriers d’interpellation qui leur ont été adressés :

    • dévoiler intégralement les émissions directes & indirectes du groupe

    • reconnaître les risques climatiques et leur part de responsabilité

    • adopter une stratégie et des objectifs chiffrés en lien avec l’objectif 1,5°C

    • mettre en place des actions cohérentes et effectives de réduction de GES

    • intégrer les informations climatiques pertinentes aux plans de vigilance

    • et enfin, appeler les pouvoirs publics à changer les règles du jeu économique si les entreprises ne parviennent pas à s’autoréguler.

    Alors que les multinationales s’apprêtent à publier leurs nouveaux plans de vigilance, nous avons démontré leurs manquements de l’année passée. Les entreprises doivent décarboner entièrement leur modèle économique le plus rapidement possible et indiquer précisément et sincèrement les voies et défis pour y parvenir. Si elles ne le font pas, elles pourraient être attaquées en justice, tout comme Total.”

    PAUL MOUGEOLLE, AUTEUR PRINCIPAL ET COORDINATEUR DE L’ÉTUDE POUR NOTRE AFFAIRE À TOUS

    Nos ressources

  • Actions contre Total

    Actions contre Total

    Pourquoi Total ?

    Le Groupe Total est chaque année à l’origine d’environ 1 % des émissions mondiales (458 millions de tonnes CO2eq), soit plus que les émissions territoriales françaises (445 millions de tonnes CO2eq). Selon le rapport Carbon Majors publié en 2017, Total fait ainsi partie des 20 entreprises contribuant le plus au réchauffement climatique dans le monde. Au regard de cette contribution majeure au réchauffement climatique, Total porte une responsabilité particulière et se doit d’effectuer une transition énergétique ambitieuse. Et pourtant, les actions de la multinationale sont loin d’être à la hauteur des enjeux.

    NOS ACTIONS CONTRE TOTAL

    TOTAL CLIMAT

    Le 28 janvier 2020, quatorze collectivités territoriales, aux côtés des associations Notre Affaire à Tous, Sherpa, ZEA, les Eco Maires, ont assigné TotalEnergies en justice pour l’obliger à réduire drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre. 

    Il s’agit du premier contentieux climatique en France visant à rehausser les ambitions climatiques d’une multinationale du pétrole.

    TOTAL GREENWASHING

    Le 2 mars 2022, Notre Affaire à Tous, Greenpeace France et les Amis de la Terre France ont assigné TotalEnergies en justice pour pratiques commerciales trompeuses, pointant du doigt la vaste campagne de greenwashing de la multinationale dans le cadre de son changement de nom de Total vers TotalEnergies.

    TOTALMENT

    En octobre 2021, trois historiens révélaient que les dirigeants et salariés du groupe TotalEnergies (à l’époque Total et Elf) avaient connaissance de la probabilité d’un dérèglement climatique sans précédent dû à la production de combustibles fossiles dès 1971. 

    Notre Affaire à Tous et 350.org ont alors lancé la campagne TotalMent pour interpeller les décideurs politiques français et exiger une commission d’enquête parlementaire sur le sujet.

    LE RAPPORT "TOTAL, LA STRATÉGIE DU CHAOS CLIMATIQUE"

    Alors que le groupe pétrolier Total a une ambition : « devenir la major de l’énergie responsable », Notre Affaire à tous, 350.org et les Amis de la Terre ont confronté cette ambition affichée à la réelle stratégie environnementale du groupe par la publication le 29 mai 2019 du rapport « Total, la stratégie du chaos climatique » afin de dénoncer ses incohérences en matière climatique.

    SIGNALEMENT DE TOTAL AUPRÈS DE L’AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS

    À la veille de l’assemblée générale de Total, le jeudi 28 mai 2020, Notre Affaire à Tous et Sherpa signalent à l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) de potentielles contradictions, inexactitudes et omissions dans les documents financiers et les récentes communications publiques de l’entreprise pétrolière en matière de risques climatiques. Les associations considèrent que le Groupe fonde sa communication financière sur des hypothèses incertaines ne rendant pas compte de manière suffisamment prudente des risques financiers liés à la dépendance de son modèle économique aux hydrocarbures, ni des risques d’une possible dépréciation très forte de ses actifs. Le régulateur pourra être amené à vérifier la sincérité des informations financières divulguées par Total en matière de risques climatiques.

  • CP / Vigilance climatique : Notre Affaire à Tous interpelle 25 multinationales françaises suite à son rapport comparatif identifiant leurs nombreuses défaillances

    Communiqué de presse – Lundi 2 mars 2020

    Ce lundi 2 mars, Notre Affaire à Tous publie une étude juridique comparative sans précédent de la vigilance climatique de 25 multinationales françaises. Résultat : aucune entreprise ne se conforme véritablement aux obligations découlant de la loi et de la Constitution. L’association, qui a déjà assigné la pollueuse Total en justice1, interpelle désormais ces 25 entreprises au bilan carbone huit fois supérieur à celui du territoire français afin qu’elles s’engagent à protéger le climat.

    Face à l’inaction de l’Etat en matière de régulation climatique des multinationales, l’association Notre Affaire à Tous s’appuie sur le devoir de vigilance pour contraindre les plus gros pollueurs français comme Total à lutter contre le réchauffement climatique. Cette loi pionnière oblige les multinationales à publier et à mettre en oeuvre un plan de vigilance afin de prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement. 

    En matière climatique, la loi vigilance demeure encore complètement inobservée : l’étude juridique universitaire élaborée pour l’association2 démontre les nombreuses défaillances de plus de 25 multinationales issues de secteurs très carbonés (énergie, finance, industrie, transports, construction, agro-alimentaire3). Aucune entreprise n’a obtenu 100% des points, alors qu’il s’agit de la seule note permettant de s’assurer de la légalité. Les notes décernées sont du reste très faibles : 20 entreprises sur 25 n’ont pas obtenu une note supérieure à la moyenne.

    S’agissant plus spécifiquement de la transparence, les entreprises ne dévoilent pas encore correctement leurs GES directs et indirects, malgré les différentes obligations en vigueur. Selon les informations publiées par les entreprises elles-mêmes, l’empreinte carbone cumulée des multinationales évaluées s’élève à 1.517 millions de tonnes (Mt) de CO2e. En prenant notamment en compte certaines contre-expertises, cette empreinte carbone totale dépasserait 3549 Mt CO2e5. Cela représente huit fois les émissions territoriales françaises (445 Mt CO2e) !

    Les entreprises ne saisissent pas non plus encore l’ampleur de leur responsabilité : les sociétés mères de grands groupes transnationaux ne mettent pas toutes les mesures en oeuvre afin de faire baisser les émissions directes et indirectes de leurs filiales et de leurs chaînes de sous-traitance. Il s’agit pourtant du coeur de la loi vigilance.

    Les gaz à effet de serre auxquels ces entreprises sont liées contribuent dangereusement au dépassement de l’objectif 1,5°C de l’Accord de Paris. Le GIEC a confirmé en 2018 les risques d’atteintes graves et irréversibles aux droits humains et à l’environnement qui surviendront au delà d’un tel réchauffement. Malgré cela, aucune entreprise ne s’est fixée un tel objectif de limitation de la température.

    En somme, toutes les entreprises analysées font face à des risques de non-conformité. Pour y remédier, elles doivent, comme indiqué dans les courriers d’interpellation qui leur ont été adressés :

    • dévoiler intégralement les émissions directes & indirectes du groupe  
    • reconnaître les risques climatiques et leur part de responsabilité
    • adopter une stratégie et des objectifs chiffrés en lien avec l’objectif 1,5°C
    • mettre en place des actions cohérentes et effectives de réduction de GES 
    • intégrer les informations climatiques pertinentes aux plans de vigilance
    • et enfin, appeler les pouvoirs publics à changer les règles du jeu économique si les entreprises ne parviennent pas à s’autoréguler.

    Pour Paul Mougeolle, auteur principal et coordinateur de l’étude pour Notre Affaire à Tous : “alors que les multinationales s’apprêtent à publier leurs nouveaux plans de vigilance, nous avons démontré leurs manquements de l’année passée. Les entreprises doivent décarboner entièrement leur modèle économique le plus rapidement possible et indiquer précisément et sincèrement les voies et défis pour y parvenir. Si elles ne le font pas, elles pourraient être attaquées en justice, tout comme Total.” 

    CONTACTS PRESSE :

    NOTES

    Cette étude fait suite à l’action en justice climatique intentée le 28 janvier 2020 contre Total par Notre Affaire à Tous avec 4 autres associations et 15 collectivités, basée sur la même loi et les mêmes obligations.

    2 L’étude a été financée par le projet universitaire En-communs. La méthodologie ainsi que la partie sur le secteur financier sont en cours de publications par l’Institut de recherche juridique de la Sorbonne (IRJS) dans l’ouvrage suivant : Finance Durable Et Droit : Perspectives Comparées, Actes Du Colloque Du 22 Octobre 2019 sous la direction scientifique de Hugues BOUTHINON-DUMAS, Bénédicte FRANÇOIS et Anne-Catherine MULLER, 2019. 

    3 Air Liquide, Total, Natixis, EDF, Auchan, Bouygues, Vinci, Eiffage, Engie, Crédit Agricole, Aéroports de Paris, Société Générale, Véolia, Suez, Axa, Airbus, Carrefour, Renault, Air France, BNP, Arcelormittal, PSA, Michelin, Danone et Schneider Electric.

    20 entreprises sur les 25 analysées (soit 80%) obtiennent une note inférieure à la moyenne : Air Liquide, Total, Natixis, EDF, Auchan, Bouygues, Vinci, Eiffage, Engie, Crédit Agricole, Aéroports de Paris, Société Générale, Véolia, Suez, Axa, Airbus, Carrefour, Renault, Air France, BNP. Les seules entreprises à avoir obtenu une note supérieure à la moyenne sont Arcelormittal, PSA, Michelin, Danone et Schneider Electric. Un courrier a été envoyé par ailleurs à FNAC-Darty suite à une évaluation de l’entreprise.

    5  Voir les résultats de la récente étude des Amis de la Terre et Oxfam, qui a évalué l’empreinte carbone des banques grâce aux recherches du cabinet Profundo

  • La loi sur le devoir de vigilance

    La loi sur le devoir de vigilance

    Le devoir de vigilance

    Le 5 avril 2019, l’ONG néerlandaise Milieudefensie a lancé une action en justice contre l’entreprise pétrolière Shell afin de la contraindre à s’aligner sur une trajectoire de réduction de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement à 1,5°C. Pour ce faire, Milieudefensie s’appuie sur le devoir de vigilance (“duty of care” article 6:162 du code civil néerlandais). La loi néerlandaise équivaut au devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre, issu de la loi du 27 mars 2017.

    Le but de cette action ? Mettre fin à l’impunité de la 9ème entreprise la plus émettrice de gaz à effet de serre au monde depuis 1988, et à ses activités destructrices du climat.

    Le texte de loi devoir de vigilance a été introduit à l’Assemblée Nationale juste après l’effondrement du Rana Plaza, une usine textile, qui a fait plus de 1100 morts au Bangladesh en 2013. Ce drame a révélé la nécessité d’imposer un devoir de vigilance aux entreprises sur l’ensemble de la chaîne de production.

    L’objectif de cette loi, qui a été définitivement adoptée en 2017, est de “responsabiliser ainsi les sociétés transnationales afin d’empêcher la survenance de drames en France et à l’étranger et d’obtenir des réparations pour les victimes en cas de dommages portant atteinte aux droits humains et à l’environnement”. Désormais, celles-ci peuvent obtenir réparation auprès des sociétés mères pour des dommages causés par leurs filiales ou prestataires.

    Le plan de vigilance doit permettre l’identification et la prévention des atteintes graves à l’environnement ainsi qu’aux droits humains résultant des activités du groupe et de sa chaîne de sous-traitance. Le changement climatique doit donc être atténué dans le cadre de cette loi. Ainsi, si  les activités de certaines entreprises génèrent directement ou indirectement une quantité importante de gaz à effet de serre, une stratégie de réduction appropriée en adéquation avec les objectifs de prévention de la loi doit être élaborée, puisque le changement climatique porte(-ra) atteinte tant aux droits humains qu’à l’environnement.

    Le plan doit être à la fois publié et mis en oeuvre de manière effective, afin que les personnes concernées par les risques et les victimes puissent agir juridiquement contre l’entreprise. En effet, aux termes de la loi, toute personne ayant un intérêt à agir (ex: associations de protection de l’environnement, victimes) peut saisir le juge compétent afin d’enjoindre l’entreprise concernée à respecter son devoir de vigilance et/ou  demander réparation des préjudices.

    L’action contre Total

    Aux côtés de quatorze collectivités territoriales et 4 associations Notre Affaire à Tous a assigné la multinationale Total en justice et demandé qu’il lui soit ordonné de prendre les mesures nécessaires pour réduire drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit du premier contentieux climatique en France visant à rehausser les ambitions climatiques d’une multinationale du pétrole.

    L’action contre Casino

    Une enquête accablante publiée par Envol Vert a mis en évidence des preuves de déforestation récente et de pratiques d’accaparement de terres autochtones causée par l’élevage bovin dont la viande se retrouve dans plusieurs supermarchés du groupe Casino au Brésil. Une coalition d’ONG dont Notre Affaire à Tous a donc mis en demeure Casino, lui demandant de produire un nouveau plan de vigilance.

    Le rapport "Vigilance climatique"

    Le 2 mars 2020, Notre Affaire à Tous a publié une étude juridique comparative de la vigilance climatique de 25 multinationales françaises. Résultat : aucune entreprise ne se conforme aux obligations découlant de la loi et de la Constitution. Dans le même temps, nous avons interpellé ces 25 entreprises au bilan carbone huit fois supérieur à celui du territoire français afin qu’elles s’engagent à protéger le climat.

  • CP / Premier contentieux climatique contre une multinationale du pétrole en France : 14 collectivités et 5 associations assignent Total en justice pour manquement à son devoir de vigilance

    Communiqué de presse – 28 janvier 2020

    Quatorze collectivités[1] territoriales, aux côtés des associations Notre Affaire à TousSherpa, ZEA, les Eco Maires et FNE, assignent la multinationale Total en justice et demandent qu’il lui soit ordonné de prendre les mesures nécessaires pour réduire drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit du premier contentieux climatique en France visant à rehausser les ambitions climatiques d’une multinationale du pétrole.

    [1] Arcueil, Bayonne, Bègles, Bize-Minervois, Champneuville, Centre Val de Loire, Correns, Est-Ensemble Grand Paris, Grenoble, La Possession, Mouans-Sartoux, Nanterre, Sevran et Vitry-le-François.

    Le 23 octobre 2018, le collectif de collectivités et d’associations interpellaient Total face à l’absence de toute référence au changement climatique dans son premier plan de vigilance, malgré son obligation légale, issue de la loi sur le devoir de vigilance du 27 mars 2017, de prendre des mesures propres à prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement résultant de ses activités.

    Ni la publication d’un second plan de vigilance en mars 2019, ni les échanges avec la direction de Total, y compris une rencontre avec son Président Directeur Général, Patrick Pouyanné, n’ont abouti à une évolution substantielle des engagements climatiques  de Total. Les ambitions climatiques de Total sont clairement en inadéquation avec la trajectoire 1,5°C, la seule réellement cohérente avec les objectifs de l’accord de Paris[1].

    Après avoir formellement mis Total en demeure le 19 juin 2019, le collectif de collectivités et d’associations se voit aujourd’hui contraint de saisir la justice. Il  se fonde sur la loi relative au devoir de vigilance, ainsi que sur l’obligation de vigilance environnementale découlant de la charte de l’environnement.

    Selon Sandra Cossart, directrice de l’association Sherpa qui a beaucoup oeuvré pour l’adoption de la loi sur le devoir de vigilance« cette loi oblige précisément les entreprises à prévenir les risques d’atteintes aux droits humains et à l’environnement causées par leurs activités, et à le faire de manière adaptée. Total est légalement tenue d’identifier les risques résultant de sa contribution au réchauffement climatique, et de prendre les mesures qui s’imposent pour réduire ses émissions”

    Face à l’inaction de l’Etat en matière de régulation des multinationales, notamment en matière climatique, les collectivités et associations demandent ainsi au tribunal judiciaire de Nanterre d’enjoindre Total, à l’origine d’environ 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre[2], de reconnaître les risques générés par ses activités et de s’aligner sur une trajectoire compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5°C.

    Selon Paul Mougeolle, de l’association Notre Affaire à Tous, “Une étude réalisée par Notre Affaire à Tous, en cours de publication, démontre que Total figure parmi les plus mauvais élèves du CAC 40 en matière d’atténuation de l’impact climatique. Une raison supplémentaire pour contraindre la multinationale pétrolière française, dont les émissions directes et indirectes sont plus élevées que celles du territoire français[3], à effectuer sa transition énergétique.

    Selon Florence Denier Pasquier, vice présidente de France Nature Environnement,l’action engagée à l’encontre du groupe Total est cohérente avec l’ensemble des actions contentieuses déjà menées par FNE, localement comme nationalement, contre des projets climaticides. Ce contentieux est une occasion forte de mesurer, au regard des applications faites par le juge, la portée concrète de la loi sur le devoir de vigilance. In fine, bien sûr, notre demande, aux côtés d’une quinzaine de collectivités territoriales, est que le groupe Total mette un terme à ces activités climaticides. La nécessité de passer du discours aux actes : c’est tout le message qui doit être adressé à ce groupe et à tous les acteurs”.

    Eric Piolle, maire de Grenoble, précise :À Grenoble, les conséquences du changement climatique sont déjà visibles : d’ici 2050, les Grenoblois subiront 3 mois de canicule par an, et la neige va continuer à disparaître l’hiver. Les glaciers fondent, les montagnes s’effritent. Parce que les villes sont en première ligne, c’est aussi par elles que le changement doit arriver. Au quotidien, nous prenons des mesures pour anticiper, limiter et s’adapter au changement climatique. Ensemble, nous avons aussi la responsabilité de pousser les plus gros émetteurs de gaz à effets de serre à montrer l’exemple”.

    En décembre dernier, la sous-préfecture de Verdun s’est opposée à la décision de la commune de Champneuville de se joindre à l’action contre Total, illustrant la complicité de l’Etat dans l’inertie climatique et la nécessité de recourir à la justice.

    Selon Daniel Lefort, maire de Champneuville : Contrairement à ce qui est écrit dans le recours gracieux de la préfecture, notre délibération n’est pas une délibération militante ni politique mais bien une délibération citoyenne. L’action de notre commune (avec d’autres collectivités et associations) se substitue aux manquements de l’Etat qui laisse les plus gros émetteurs de GES ne pas respecter leur devoir vigilance”.

    Notes

    • [1] Une trajectoire 1,5°C laisse 50% de chances de limiter le réchauffement en dessous de 1,5°C et 85% pour contenir en dessous de 2°C.
    • [2] En 2017, 42 milliards de tonnes de CO2 équivalents ont été émis dans l’atmosphère. Les 458 millions de tonnes provenant des activités de Total ainsi que de ses conséquences représentent plus de 1% de ce montant, voir : GIEC, Rapport spécial 1,5°C, 2018, chapitre 2, p. 107.
    • [3] Les activités de Total et ses conséquences sont à l’origine de 458 millions de tonnes de CO2, soit plus que les émissions territoriales françaises qui s’élèvent 445 millions CO2 ; Pour les chiffres relatifs aux émissions de Total, voir son document de référence 2018 à la p. 202. S’agissant des émissions françaises, voir le Rapport annuel neutralité carbone 2019 du Haut Conseil pour le Climat à la p. 29.

    Contacts presse :

  • CP / 1,5°C : 14 collectivités et 4 associations mettent Total en demeure pour manquement au devoir de vigilance en matière climatique

    Communiqué de presse – le 18 juin 2019

    A la suite d’une réunion avec la direction et le PDG de Total, quatorze collectivités territoriales (1), accompagnées par les associations Notre Affaire à Tous, Les Eco Maires, Sherpa et ZEA, mettent la multinationale Total en demeure de se conformer à la loi sur le devoir de vigilance, en prenant les mesures nécessaires pour faire face au dérèglement climatique.

    Le 23 octobre 2018, treize collectivités et les quatre associations interpellaient Total face à l’absence de toute référence au changement climatique dans son premier plan de vigilance, malgré son obligation légale de prendre des mesures propres à prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement.

    Le coût global de l’adaptation se chiffre, pour les années à venir, à plusieurs centaines de milliards de dollars annuels selon le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) (2) dont une grande partie devra être supportée par les villes. C’est donc bien d’une double injustice dont sont victimes les collectivités, au nom de leurs citoyen-nes : celle d’être les premières impactées par les conséquences du changement climatique, et celle d’en payer le prix fort. Face à l’injustice, citoyen-nes et collectivités demandent à Total de prendre sa juste part de responsabilité dans l’action face à la crise climatique.

    Si le nouveau plan de vigilance de Total, publié en mars 2019, mentionne le changement climatique, les mesures annoncées sont clairement insuffisantes, en-deçà des efforts nécessaires au respect des objectifs internationaux reconnus par l’Accord de Paris, comme le démontre le rapport publié le 29 mai dernier “Total : la stratégie du chaos climatique” (3). Aucune volonté de faire évoluer ce plan ne semble ressortir de la réunion qui a rassemblé ce jour les représentant-es des collectivités et des associations avec la direction du groupe.

    Si d’ici trois mois (soit le 19 septembre), Total ne présente toujours pas de mesures de réduction de gaz à effet de serre adéquates, les collectivités qui le souhaiteront ainsi que les associations les accompagnant pourront assigner la multinationale française en justice pour qu’il lui soit enjoint, le cas échéant sous astreinte, de réduire ses gaz à effet de serre et de se mettre en conformité avec la loi et l’Accord de Paris.

    Le communiqué de presse au format PDFTélécharger Le dossier de presse de la mise en demeureTélécharger

    Contacts presse :

    1. Arcueil, Bayonne, Bègles, Bize-Minervois, Champneuville, Correns, Est-Ensemble Grand Paris, Grande-Synthe, Grenoble, La Possession, Mouans-Sartoux, Nanterre, Sevran et Vitry-le-François
    2. Voir le rapport de l’UNEP : https://www.un.org/sustainabledevelopment/blog/2016/05/unep-report-cost-of-adapting-to-climate-change-could-hit-500b-per-year-by-2050/ . Une limitation du réchauffement à 1,5°C par rapport à 2°C permettrait encore de prévenir la survenance de dommages estimés à hauteur de 8 à 13 trillions de dollars américains en 2050″ voir , H. MCKINNON, 1.5°C: IEA’s scenarios will fail, need urgent review says letter from experts, business leaders, 2019.
    3. “Total : la stratégie du chaos Climatique”, Notre Affaire à Tous, 350.org et les Amis de la Terre France, avec le soutien d’Attac France, Sherpa, les Ecomaires, l’Observatoire des Multinationales, publié le 29 Mai 2019 https://preprod.notreaffaireatous.org/wp-content/uploads/2019/05/RapportTOTAL_2019.05.28_CMJN300dpi_compressed.pdf