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  • URGENT : Loi Duplomb – Une censure bienvenue mais qui ne doit pas masquer des reculs extrêmement inquiétants pour l’environnement et la démocratie

    Paris, le 7 août 2025 – Saisi à l’issue des saisines initiées par plusieurs groupes politiques, concernant la proposition de loi Duplomb, le Conseil constitutionnel vient de rendre sa décision en disant non au retour des néonicotinoïdes en France pour le moment. Très attendue, cette décision intervient après une mobilisation citoyenne d’une ampleur quasi-inédite contre cette loi rétrograde. Néanmoins il serait risqué de voir dans cette censure de l’article 2 une quelconque avancée dans la protection de la santé humaine et de la biodiversité. 

    Une censure à minima concernant les néonicotinoïdes

    Le Conseil constitutionnel a rendu une décision de censure à minima concernant les néonicotinoïdes, en cohérence avec sa position de 2020. Il reconnaît les effets nocifs de ces substances sur la biodiversité, les sols, l’eau et la santé humaine, et censure la dérogation prévue par la loi Duplomb uniquement parce qu’elle n’était pas suffisamment encadrée : elle visait un champ trop large de substances et d’usages, et autorisait leur pulvérisation, particulièrement risquée. Toutefois, cette décision laisse ouverte la possibilité d’une nouvelle loi qui, si elle respecte certains critères, pourrait permettre une nouvelle dérogation. La vigilance reste donc de mise pour empêcher tout retour déguisé des néonicotinoïdes.

    Des régressions du droit de l’environnement qui sont validées par le Conseil constitutionnel

    Au-delà de la censure partielle sur les néonicotinoïdes, la décision du Conseil constitutionnel valide plusieurs régressions majeures du droit de l’environnement. Elle entérine notamment la réduction de la participation du public dans les projets d’élevage intensif, en supprimant l’obligation de réunions publiques et de réponses aux avis citoyens, posant des questions de conformité au droit européen et international. Le passage d’un régime d’autorisation à un simple enregistrement pour certains élevages industriels facilite leur implantation, au détriment des modèles extensifs. 

    Concernant les méga-bassines, le Conseil valide les présomptions d’intérêt général majeur et de raison impérative d’intérêt public majeur  permettant de déroger aux règles de protection de l’eau et des espèces. S’il précise qu’il pourra être apporté la preuve contraire devant les juges, cela reste une régression importante. Si la protection des nappes inertielles constitue une avancée, elle reste insuffisante face aux enjeux. 

    Enfin, seule une disposition technique (l’article 8) est censurée pour vice de procédure, sans remettre en cause le fond du texte ou les conditions de son vote au Parlement. Une décision qui confirme une tendance préoccupante de fragilisation du droit environnemental.

    Face à une décision qui entérine plusieurs reculs en matière de droit de l’environnement, le combat est loin d’être terminé. 

    Plus que jamais, il est essentiel de se mobiliser pour défendre la biodiversité, les écosystèmes, la santé humaine et notre droit à un environnement sain. Dans cette perspective, la décision en appel à venir fin août 2025 dans l’affaire « Justice pour le Vivant » (JPLV) représente un enjeu majeur : l’État pourrait se voir contraint de réformer ses protocoles d’évaluation et d’autorisation des pesticides, reconnus défaillants par une décision du Tribunal administratif de Paris de juin 2023, afin qu’ils respectent l’état actuel des connaissances scientifiques.

    Contacts presse :

    Emilien Capdepon, chargé de campagnes : emilien.capdepon@notreaffaireatous.org

    Adeline Paradeise, juriste : adeline.paradeise@notreaffaireatous.org

  • AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ – Clinique de l’environnement

    Site de la clinique

    • Pollution de l’air et transport maritime – 2024-2025

    La Clinique a été mobilisée pour approfondir les recherches quant aux normes internationales, européennes et nationales en matière de qualité de l’air et pollution et plus particulièrement celle concernant le transport maritime, ainsi que leur application à l’échelle locale. En particulier, la responsabilité des pouvoirs publics était au centre des travaux.

  • UNIVERSITÉ PARIS-DAUPHINE

    • Opérationnalisation du principe pollueur-payeur – 2024-2025.

    Les grandes pollutions induites par des activités industrielles, comme celle aux PFAS, posent la question de l’opérationnalisation du principe “pollueur-payeur”, au-delà des discours. Comment passer d’un concept moral à un outil juridique mobilisable dans la pratique ? Le travail de la clinique a permis de réaliser un grand benchmark des différents mécanismes mettant en œuvre ce principe, ainsi que de leur fonctionnement et efficacité : redevances environnementales, taxes environnementales, TGAP, fonds d’indemnisation…

    • Incidence de la réglementation des activités privées sur la compétence juridictionnelle – 2024-2025.

    Les étudiant·es ont travaillé sur la question de la répartition des compétences juridictionnelles entre les tribunaux de l’ordre administratif et judiciaire pour des litiges visant indirectement des activités soumises à des permis. Ils ont également étudié la qualification d’engagements pris par des acteurs privés.

  • Rapport : Agir contre les discriminations environnementales d’accès à l’eau potable dans les DROM

    De l’injuste à l’illégal

    Les problématiques d’accès à une eau potable sont nombreuses et croissantes dans les DROM. Or, elles ne résultent pas d’un manque de chance ou d’une fatalité, mais de politiques publiques, d’actions ou d’inaction injustifiées et inadaptées qui ont porté préjudice aux habitant·es des DROM. Les DROM ont connu des années de politique de l’eau construites autour de l’objectif de résorber la situation. Bilan, d’après un rapport d’évaluation de 2022 : « Nulle part son impact direct n’a pu être, jusqu’à présent, ressenti comme positif ni sur le plan de l’eau potable ni sur celui de l’assainissement ». 

    Ces injustices sont connues depuis longtemps, documentées par différents rapports institutionnels ou issus de la société civile. 

    Pour aller au-delà du constat, interroger la nature de ces injustices apparaît désormais essentiel, pour passer de l’injuste à l’illégal. Il devient alors possible de déduire l’existence d’une discrimination environnementale territoriale, défavorisant les DROM par rapport à l’Hexagone en matière d’accès à l’eau potable. La persistance et l’aggravation de ces problématiques doivent être comprises pour ce qu’elles sont : un problème de droit remettant en cause le principe d’égalité.

    Si le défi technique ne doit pas être minimisé, un changement de paradigme doit s’opérer pour que les politiques publiques déployées soient justement dimensionnées à la hauteur du défi

    Pourquoi un rapport collectif sur le sujet ?

    Nous sommes convaincu·es que, tant que les problématiques d’accès à l’eau potable dans les DROM ne seront pas analysées sous le prisme de la discrimination environnementale et comme une rupture d’égalité par rapport au territoire hexagonal, les choses ne changeront pas dans le quotidien des près de trois millions de personnes qui y vivent. 

    Ce document collectif, auquel ont participé des collectifs travaillant sur le sujet sur tous les DROM depuis des années, a pour objectif de porter un constat commun quant à l’historique et l’état des lieux des difficultés d’accès à l’eau potable. En fil rouge, il a vocation à expliciter le ressort de la discrimination qui caractérise de fait ces situations. C’est ici sa réelle plus-value, aux côtés d’autres rapports – institutionnels et associatifs – déjà établis sur le sujet. Il est urgent que la situation des DROM soit en effet comprise pour ce qu’elle est – une discrimination environnementale – pour que les actions mises en place aient enfin un impact positif sur le quotidien des Français.es ultramarin·es. Leurs droits fondamentaux sont bafoués par ces situations qui perdurent, par ailleurs amenées à s’aggraver sous l’effet des changements climatiques. De fait, il permettra également de proposer des pistes d’action, juridiques, politiques et citoyennes, sur lesquelles s’accordent les collectifs porte-parole de la voix de la société civile. 

    Pour se faire, le rapport “Agir contre les discriminations environnementales d’accès à l’eau potable dans les DROM” propose un décryptage du cadre juridique de l’eau en France, inadapté aux situations des territoires ultramarins, un état des lieux des problématiques, mais surtout des pistes d’évolution. Outre les mesures d’urgence à mettre en place rapidement, nous articulons nos demandes autour de quatre grandes pistes d’action.

    • La reconnaissance de la situation pour ce qu’elle est – une discrimination environnementale.
    • Un redimensionnement important des crédits alloués par l’État, à la hauteur des besoins précisément évalués.
    • Une responsabilisation des acteurs impliqués et une intégration réelle des populations à la construction des politiques publiques.
    • Une construction holistique des politiques publiques déployées dans les DROM autour de ces objectifs de justice environnementale.

    Nous sollicitons les Nations Unies

    Le constat présenté dans le rapport est trop grave : en juin 2025, nous sollicitons le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les droits humains à l’eau potable et à l’assainissement, pour qu’il puisse enquêter sur cette discrimination environnementale française.

  • L’examen de la proposition « Omnibus » s’intensifie alors que la médiatrice de l’UE ouvre une enquête suite à la plainte des ONG

    L’examen de la proposition « Omnibus » s’intensifie alors que la médiatrice de l’UE ouvre une enquête suite à la plainte des ONG

    Communiqué de presse – Les ONG saluent la décision de la Médiatrice européenne d’ouvrir une enquête sur les modalités selon lesquelles  la Commission a élaboré son premier « paquet de simplification Omnibus », à la suite d’une plainte déposée par ces organisations.

    La Médiatrice européenne  a annoncé aujourd’hui l’ouverture d’une enquête sur le non-respect présumé par la Commission de ses lignes directrices relatives à l’amélioration de la réglementation lors de la préparation de la proposition dite « Omnibus ». Elle procédera à une inspection de certains documents du dossier de la Commission et rencontrera le personnel concerné de la Commission avant le 18 juin.

    Cette décision fait suite à une plainte officielle déposée par une coalition de huit ONG, dont Notre Affaire à Tous, concernant le processus décisionnel contestable de la Commission concernant le paquet de simplification Omnibus. Pour rappel, cette procédure vise à modifier les principales lois sur le développement durable des entreprises, telles que la directive sur le devoir de vigilance des entreprises (CS3D).

    Les ONG affirment que la Commission s’est affranchie d’une évaluation d’impact appropriée et d’une large consultation publique, allant ainsi à l’encontre de ses propres préconisations établies dans les lignes directrices sur l’amélioration de la réglementation. Les ONG reprochent également à la Commission d’avoir enfreint une des principales obligations procédurales prévues par la loi européenne sur le climat, à savoir la réalisation d’une évaluation de la cohérence climatique. Pour les ONG, il s’agit là d’un cas flagrant de mauvaise administration, susceptible d’engager la responsabilité institutionnelle de la Commission.

    ClientEarth, Anti-Slavery International, Clean Clothes Campaign, European Coalition for Corporate Justice, Friends of the Earth Europe, Global Witness, T&E et Notre Affaire A Tous ont déclaré : « Cette action rapide et décisive de la médiatrice de l’UE souligne l’importance des questions soulevées dans notre plainte. Les reculs précipités de la Commission sur trois éléments clés du Green Deal – y compris les lois visant à s’attaquer aux coûts environnementaux et humains des chaînes de valeur mondiales – ont complètement ignoré les droits des personnes et de la planète ».

    Les ONG ont également souligné les implications politiques significatives de la proposition Omnibus. Elles ont ajouté : « En raison de l’absence de preuves, du manque d’études d’impact et d’un processus profondément entaché par la mainmise des entreprises, la Commission empêche les décideurs politiques du Conseil et du Parlement européen d’être pleinement informés des conséquences de leurs votes sur le climat, l’environnement, les droits de l’homme et, par conséquent, sur l’économie dans son ensemble. Cela sape la légitimité démocratique de la Commission et pose de sérieux défis à l’État de droit ».

    La décision de la médiatrice de l’UE intervient dans une période particulièrement stratégique, des discussions clés sur le paquet Omnibus étant prévues au COREPER mercredi prochain.

    Contact presse

    Notre Affaire à Tous : Justine Ripoll, responsable des campagnes – justine.ripoll@notreaffaireatous.org 

  • SCIENCES PO RENNES, campus de Caen

    Site du parcours “Transitions juridiques et générations futures” de Sciences Po Rennes.

    • Module projet “Plaidoirie en action” – 2020/2021

    Comment informer, sensibiliser à la crise climatique et créer du lien entre un campus étudiant et une association de justice climatique ? La clinique s’est organisée en trois groupes : “Recours locaux”, “Droits de la Nature” et “Inégalités climatiques” afin de rassembler sur ces thèmes un ensemble d’informations et de rendre ces dernières performatives lors de conférences et d’exercices de plaidoirie et d’éloquence. Cela a permis aux étudiant.e.s de développer leur capacité à communiquer un message de manière claire, structurée et pertinente sur des thématiques cruciales.

  • UNIVERSITÉ JEAN MOULIN – LYON III

    Site des ateliers juridiques de l’association Edelya.

    • Urgence climatique et urbanisme : quels moyens pour les collectivités ? – 2019/2020

    L’atelier juridique a engagé une réflexion et un débat sur l’intégration des enjeux du changement climatique en matière de planification (PLU, PCAET, PPA…) et de démocratie locale à l’échelle d’un territoire. Une conférence a permis de restituer ces réflexions, suivies par des interventions d’élu.e.s, de représentant.e.s des collectivités territoriales et d’acteur.rice.s locaux.les.

  • ENS RENNES

    Site de la clinique de l’association UbiDEM.

    • Déchets et responsabilité élargie du producteur : rôle et ambivalence de l’État – 2023/2024

    Les étudiant.e.s ont étudié la mise en œuvre des politiques publiques de prévention et de gestion des déchets et leur capacité de pallier les atteintes à l’environnement. Par ailleurs, si les politiques publiques en la matière se révèlent insuffisantes, il est intéressant d’identifier les diverses responsabilités pouvant être engagées dans le cadre de la mise en œuvre de la REP. Le projet clinique s’est donc focalisé sur le diagnostic des failles et des conflits d’intérêt liés aux filières REP, et étudier les possibilités contentieuses qui en découlent afin d’engager les réformes nécessaires. Un rapport final a permis de restituer ces réflexions.

  • UNIVERSITÉ PARIS NANTERRE

    Programme EUCLID.

    Site de la clinique EUCLID.

    • L’accès à l’eau potable dans les Outre-Mer – 2023/2024, 2024/2025

    Quel est l’état des lieux de l’accès à l’eau potable dans les Départements et Régions d’Outre-Mer ? Quelles sont les différents modes de gestion, et qu’est ce que cela implique en termes de responsabilité ? Cette clinique s’inscrit dans le cadre de la campagne de Soif de Justice, concentrée sur les discriminations environnementales et l’accès à l’eau potable dans les territoires dits d’Outre-Mer. Ce travail a abouti à un rapport dressant un état des lieux approfondi de la problématique dans les différents DROM, en collaboration étroite avec les acteurs locaux sur le terrain, et des pistes contentieuses pouvant être explorées sur la thématique. Les recherches de la clinique se sont également intéressées à l’échelle onusienne et aux violations du droit international des droits de l’Homme engendrées par cette grave discrimination environnementale.

    • Droit à un environnement sain – 2021/2022

    Quels sont les outils de plaidoyer en faveur de la reconnaissance du droit à un environnement sain ? L’objet de cette clinique est d’établir les éléments de définition de ce droit au regard du droit international, européen et national, ainsi que son articulation avec d’autres concepts mise en place pour assurer la protection de l’environnement. La clinique a permis de mettre en lumière différentes pistes de réflexion afin de prendre davantage en compte la communalité des questions relatives à l’environnement. Par ailleurs, il convient de mentionner que l’argument de l’équité intergénérationnelle est un pilier de ce droit tout comme l’édification de la protection de l’environnement comme l’intérêt général de la société. Un rapport final s’est concentré sur “Les inégalités d’accès aux ressources climatiques et les pistes contentieuses relatives aux droits fondamentaux en matière climatique”.

  • SCIENCES PO TOULOUSE

    Programme “Co-construire la justice climatique”.
    Site du Master “Transition écologique, risques, santé”.

    Quelles sont les capacités d’action en justice de la nature pour lutter efficacement contre le changement climatique ? Cette clinique a pour objet la co-construction de la justice climatique au travers de différentes thématiques, proposées chaque année aux étudiant.e.s du parcours D3P1. Il s’agit d’acquérir des connaissances théoriques mais surtout pratiques et professionnalisantes de plaidoyers juridiques et politiques. Les étudiant.e.s ont ainsi pu travailler sur les différents sujets investis par NAAT : l’Affaire du Siècle, les multinationales, les recours locaux, les droits de la nature, les inégalités climatiques, l’éducation-sensibilisation aux enjeux climatiques et environnementaux…

    Différents livrables y sont co-construits chaque année, comme :