Catégorie : Le recours climat citoyen

  • Lancement de Justice pour le Vivant

    Lancement de Justice pour le Vivant

    Une action en justice inédite pour la biodiversité

    Le jeudi 9 septembre 2021, Notre Affaire à Tous, aux côtés de POLLINIS, a lancé la première étape d’une action en justice inédite au niveau mondial pour manquement d’un Etat dans la protection de la biodiversité : Justice pour le Vivant ! L’inaction de l’Etat doit cesser : il doit respecter ses obligations internationales, européennes et nationales, et protéger le vivant.

  • Quelles suites pour le People’s Climate Case ?

    Quelles suites pour le People’s Climate Case ?

    En mai 2019, le tribunal européen a jugé que le changement climatique était bien une menace pour les plaignant-es mais a jugé l’affaire irrecevable pour des questions de procédures. Les organisations partenaires du People’s Climate Case continuent d’accompagner les plaignant-es en attendant la décision de la Cour Européenne sur notre appel et préparent la suite de l’action. 

    Alors que les plaignant-es européen-nes font face à une porte pour l’instant fermée, les recours climatiques se multiplient. En Italie, au Portugal, en Australie ou en Irlande, les contentieux climatiques contre les gouvernements et les entreprises se multiplient. Les Etats membres de l’Union Européenne ont défini une trajectoire peu ambitieuse en matière climatique, mettant notre futur en danger, même s’ils la respectaient. Ils doivent maintenant être tenus responsables pour leur inaction face au réchauffement climatique. 

    Pourquoi nous avons fait appel

    Dans sa décision du 8 mai 2019, la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a rejeté le recours pour des raisons de procédure. En utilisant une interprétation stricte “de l’effet direct et personnel” selon le Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE, Article 263), la cour a fermé sa porte aux plaignant-es. Selon les interprétations de la cour depuis les années 1960, lorsqu’un-e citoyen-ne est considéré-e comme “directement concerné-e“ par le droit communautaire, de manière particulière, il ou elle peut saisir la CJUE.

    Les plaignant-es (qui incluent des grands parents, parents et enfants) ont mis en avant les effets du réchauffement climatique perçus individuellement, au regard des impacts sur leur quotidien, leurs revenus et leur santé. Mais le fait que tout le monde soit affecté par le réchauffement climatique d’une façon différenciée au vu de leur situation (âge, empoi, état de santé, etc) ne permet pas à la cour de considérer que les plaignant-es ont été touché-es individuellement. 

    Les plaignant-es ont donc décidé de faire appel en défendant le fait que “l’effet direct et personnel” doit être appliqué au regard de la réalité du réchauffement climatique. En cas d’atteinte aux droits humains, l’accès à la justice  au niveau européen doit être permise, et ce, dans la mesure où il n’y a pas de recours possible au niveau national.

    Les moyens de l’appel

    • La Cour de Justice de l’Union Européenne a commis une erreur dans l’interprétation de la condition d’effet direct et personnel dans le sens où plus le nombre de personnes affectées par la législation européenne est important, moins celles-ci peuvent accéder à la justice devant les tribunaux européens. Ceci contredit la visée des droits fondamentaux qui est de garantir la protection au plus grand nombre d’individus.
    • La Cour a commis une erreur de droit en négligeant que l’accès à la justice doit refléter la gravité du préjudice. En l’occurrence, il s’agit des impacts du changement climatique sur les plaignant-es.

    • La CJUE a négligé la convention d’Aarhus. En 2017, l’ Aarhus Convention Compliance Committee a reconnu que les tribunaux européens violent les dispositions de la Convention d’Aarhus concernant l’accès à la justice en restreignant celui des personnes physiques et des ONGs en matière environnementale. La Cour de Justice de l’Union Européenne a méconnu cette reconnaissance et a une fois de plus décidé de bloquer l’accès à la justice pour des familles et associations (Sami youth association). 

    • La CJUE a commis une erreur en affirmant que les plaignant-es ont d’autres moyens de contester les actes législatifs de l’Union Européenne. Les plaignant-es ne peuvent en effet pas contester la trajectoire de l’Union à l’horizon 2030 via les juridictions nationales, ni par d’autres moyens tels que ceux prévus à l’article 277 du TFUE.

    • La CJUE a mal interprété la loi et a ajouté un critère sans base légale, en décidant que le critère de l’effet personnel devait également être rempli lorsque les plaignant-es demandent à la Cour de prendre des mesures d’injonctions (c’est à dire une ordonnance de la Cour qui vise à stopper les impacts du réchauffement climatique). L’argument de la Cour selon lequel le critère de l’effet direct et personnel doit être appliqué pour les mesures d’injonctions n’a pas de base dans les Traités. Le raisonnement de la Cour méconnaît le fait que des injonctions fondées sur des dommages existants ont été jugés recevables.

    • Les requérant-es désapprouvent la décision de la Cour qui a refusé l’accès à la justice de l’association suédoise Saminuorra car l’association remplit les conditions d’accès à la justice des ONGs. Une association qui représente la somme des intérêts individuels de ses membres doit être en mesure de mener des actions judiciaires auprès de la CJUE. L’association Saminuorra remplit ces critères, et plus encore, ce type d’associations protège un ensemble qui est plus que la somme des intérêts individuels qui la compose. Elle porte de l’intérêt pour un bien commun qui en l’occurrence est la culture Saami.

    Quelles sont les prochaines étapes ?

    A ce jour, aucune décision n’a été rendue suite à l’appel des familles.

    Le 3 décembre 2019, les institutions européennes (Parlement et Conseil européens) ont soumis leur réponse à l’appel de la décision en première instance du Tribunal européen relevant de l’inadmissibilité du People’s Climate Case. Malgré une volonté politique affichée de l’UE d’une plus ambitieuse politique climatique, les institutions ont réaffirmé que les familles plaignantes et l’association de jeunesse Sami, qui subissent les conséquences dévastatrices du changement climatique, ne devraient pas être entendues par les tribunaux européens.

  • Une mobilisation citoyenne en soutien aux familles

    Une mobilisation citoyenne en soutien aux familles

    Le Recours Climat Citoyen ou People’s Climate Case est une action en justice initiée par 10 familles du Portugal, d’Allemagne, de France, d’Italie, de Roumanie, du Kenya, des Fidji, et de Suède. Leurs maisons, leurs modes de vie, leurs métiers traditionnels et leur culture sont impactés et mis en danger par le dérèglement climatique : ils s’adressent aujourd’hui à l’Union Européenne pour qu’elle protège leurs droits fondamentaux et prévienne des effets plus graves du changement climatique.

    Vous pouvez soutenir les familles en signant la pétition !

    Depuis mai 2018, plus de 211 000 européen-nes ont déjà signé ! Les familles plaignantes ont besoin de notre soutien face à une Union Européenne qui peut facilement ignorer leurs demandes. La solidarité est primordiale dans la lutte contre le changement climatique. Montrons aux institutions que ces familles sont loin d’être les seules affectées.

    Vous pouvez aussi partager la pétition auprès de vos proches et sur les réseaux sociaux avec nos visuels.

  • Historique du recours juridique

    Historique du recours juridique

    Le premier contentieux climatique contre l’Union européenne

    Le changement climatique est là, et ses conséquences se font déjà ressentir : dans les pays les plus exposés bien sûr, mais aussi d’ors et déjà sur les citoyen.ne.s européen.ne.s.

    Pourtant, la réaction des pouvoirs publics, et en premier lieu de l’Union européenne qui est l’acteur diplomatique du climat et nous représente dans le monde, se fait attendre. Les objectifs climat ne permettent pas le respect de l’Accord de Paris -ils n’ont d’ailleurs pas été revus depuis le 12 décembre 2015, et ne seront de toute manière pas atteints avec les mesures actuelles.

    L’Union Européenne peut agir de manière bien plus conséquente, à la fois pour garantir le respect des droits, mais aussi garantir la protection future du climat et des droits qui l’accompagne.

    C’est pour affirmer cela, et demander le respect, la protection et la promotion de leurs droits que 11 familles d’Europe, d’Afrique et du Pacifique assignent aujourd’hui l’Union européenne en justice. Vous pouvez les soutenir ici

    11 familles face à la politique climatique de l’Union européenne

    Elles ne sont pas coupables pourtant elles paient pour nous tous, voici le sort des ces 11 familles victimes du changement climatiques. Ils sont apiculteurs, producteurs de lavande, éleveurs bovins, ou même gérant de complexe hôtelier et font tou.te.s face aux effets du changement climatique. Elles ne sont pas toutes de la même région du monde et pourtant leur sort est similaire.

    Elles subissent sans être protégées par ceux dont c’est la responsabilité. Elles sont tous victime de l’inaction, de la patience complaisante envers les pollueurs. L’action juridique est leur dernière initiative face à celles et ceux qui laissent polluer, détruire, changer le climat impunément. Elles mènent une action pour tou.te.s, car au-delà de leurs propres situations, ils.elles agissent pour l’ensemble des humains, les générations futures et le vivant.

    Justice doit être faite.

    Les familles plaignantes

    • Des parents habitant les petites îles au large des côtes allemandes de la mer du Nord dont les opportunités de santé, de propriété et d’occupation (comme l’agriculture et les services touristiques) sont et seront affectées par l’élévation du niveau de la mer et les ondes de tempête ;
    • Les enfants et leurs parents vivant dans le Sud de la France et au le Sud du Portugal dont la santé, les biens et les opportunités professionnelles (comme l’agriculture) sont et seront affectés par les vagues de chaleur et la sécheresse ;
    • Les enfants et leurs parents vivant dans les Alpes italiennes dont les biens et les opportunités professionnelles (tels que les services touristiques) souffrent de l’absence de neige et de glace ;
    • Les enfants et leurs parents vivant dans les Carpates roumaines dont les moyens de subsistance et l’occupation traditionnelle (comme l’agriculture et l’élevage) sont et seront menacés par des températures plus élevées et le manque d’eau ;
    • Les enfants kenyans et leurs parents dont la santé et l’accès à l’éducation sont et seront mis en danger par les vagues de chaleur, les sécheresses et la désertification ;
    • L’Association suédoise des jeunes Sami, Saminourra, peuple dont l’occupation traditionnelle, l’élevage de rennes, est en risque du fait de la fonte des neiges.
    • La famille portugaise dont l’occupation (dans la plantation et la gestion des forêts) est et sera affectée par la hausse des températures, la multiplication et l’intensification des feux de forêts.
    • Les petits-enfants, enfants et grands-parents vivant sur une île de l’archipel des Fidji, dont les biens, et l’occupation (agriculture et tourisme) sont et seront affectés par la multiplication et l’intensification des cyclones et la hausse des températures.  
    • La famille d’apiculteurs Portugais dont l’occupation (apiculture) est menacée par la variabilité des températures affectant les abeilles.

    Chronologie de l’action en justice

    • 24 mai 2018 : le recours du People’s Climate Case est déposé par les dix familles et l’association de jeunes saami devant le Tribunal de l’UE.
    • 13 août 2018 : le Tribunal européen publie l’affaire au Journal officiel de l’Union européenne, et accepte d’examiner le recours : la procédure commence officiellement.
    • 24 septembre 2018 : Le CAN Europe, Wemove.eu et l’Association allemande des petits agriculteurs (Arbeitsgemeinschaft bäuerlicher Landwirtschaft e.V.) deviennent intervenants dans le People’s Climate Case.
    • 15 octobre 2018 : la défense écrite du Parlement européen et du Conseil sont soumises à la Cour.
    • 10 décembre 2018 : les plaignant-es répondent à la défense de l’UE et la procédure écrite est close.
    • 15 mai 2019 : le Tribunal européen partage son ordonnance du 8 mai 2019 sur l’irrecevabilité de l’affaire. Il reconnaît le changement climatique comme une menace pour les droits humains, mais déclare l’affaire irrecevable
    • 11 juillet 2019 : Les requérant-es font appel de la décision du Tribunal de l’Union Européenne. Le People’s Climate Case continue !